Le Centre culturel international de Cerisy propose du 4 au 10 juin 2009 un colloque international "Peurs et plaisirs de l'eau, d'hier à demain", sous la direction de Bernard Barraqué et de Pierre-Alain Roche.
Depuis les
temps anciens et dans les diverses civilisations,
les rapports des hommes avec l’eau sont ambivalents
(cueillette respectueuse et exploitation effrénée,
asphyxie de la noyade et joie du bain, angoisse des inondations
et jubilation des fontaines...) et suscitent toutes sortes
de peurs et de plaisirs. Alors que l’eau devient un enjeu
planétaire majeur, il faut éviter, soit
d’en faire un pur objet de curiosité intellectuelle, soit
de la réduire à ses exclusifs aspects utilitaires.
C’est la
raison pour laquelle, se démarquant des congrès
qui traitent de l’eau sous le seul angle technique,
ce colloque envisage une approche prospective capable
d’enrichir l’intelligence collective qu’exige sa
gestion (oscillant entre partage et rivalité, privée
et publique, centrale et locale) en n’oubliant ni nos
cultures, ni nos mythes, ni nos rites, ni nos pratiques,
ni nos mille façons de conjurer les peurs que nous
éprouvons et d’attirer les bienfaits que nous espérons.
Ainsi, face
à une réalité aussi complexe, des regards
croisés seront indispensables: philosophique,
psychanalytique, religieux, anthropologique (d'Eliade
à Bachelard, du sacré de l’eau à la rêverie
poétique ou à une vision utilitariste de ses
rites), artistique (peinture, poésie, littérature,
musique, photographie, cinéma), géographique,
paysager et urbaniste (fontaines et jardins, marque de l'eau
dans le paysage, présence urbaine de l'eau), sociologique,
géopolitique et économique (quelle négociation
autour des ressources à partager dans la perspective
collective des risques de pénurie et d'excès
à conjurer) ou épistémologique (un regard
sur l’évolution des sciences de l’ingénieur,
les "génies").
Deux territoires
de l'eau et deux grandes familles culturelles, la
Chine, terre de toutes les audaces hydrauliques, et le
Japon, pays de l'omniprésence culturelle de l'eau,
seront plus intimement explorés. Mais d'autres
continents et d'autres lieux seront aussi abordés,
comme le Danube, les jardins iraniens, le pays Dogon, l'Altiplano
sud-américain, sans oublier nos grandes villes où
la généralisation des services publics a
changé le rapport séculaire de l'homme à l'eau.
Conférences,
ateliers d’écriture, soirées cinématographiques
ou musicales, les participants auront, au-delà
d’un éclectisme indispensable, une semaine de réflexion
intense.
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