Par MacKenzie C. Babb
Rédactrice
Washington - Des chercheurs américains et canadiens collaborent à un projet d'analyse de l'évolution de la composition chimique des océans au moyen de bouées qui mesurent l'acidité de la mer et sa teneur en dioxyde de carbone, a révélé l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques des États-Unis (NOAA).
Mesurant un mètre et demi de hauteur, les flotteurs Argos dérivent au gré des courants marins et transmettent les données aux scientifiques par satellite, indique la NOAA dans un communiqué en date du 2 août.
" La plupart des observations ont été prises par des chercheurs à bord de navires spécialisés de recherche scientifique, c'est pourquoi ceci représente un pas important en avant quant à notre aptitude à mesurer la composition chimique des océans avec une plus grande fréquence et à moindre coût ", a déclaré Lauren Juranek, océanographe à l'Institut commun d'études atmosphériques et océaniques de l'université du Washington (JISAO).
Lauren Juranek était l'auteure principale d'une étude sur cette nouvelle méthode qui a été publiée le 2 août dans la revue scientifique Geophysical Research Letters.
Selon la NOAA, cette méthode montre comment la lecture régulière de l'acidité des eaux marines et de leurs niveaux de gaz carbonique peut aider les scientifiques à comprendre l'évolution de la composition chimique des océans.
La méthode a été mise au point par des chercheurs du Laboratoire environnemental marin du Pacifique, situé à Seattle, par le JISAO et par des collègues du Département canadien des pêches et des océans en Colombie britannique et au Québec.
Les scientifiques ont établi la méthode en déterminant les relations entre la température, l'oxygène, l'acidité et le gaz carbonique de l'eau de mer par des observations effectuées à bord de navires au cours des cinq dernières années. Ces rapports ont ensuite été appliqués aux observations à haute résolution prélevées par une flotte de bouées dérivantes déployée dans le Pacifique Nord au début de 2010.
Les flotteurs Argos employés dans l'étude font partie d'un réseau international d'observation qui comprend environ 3.000 bouées actives disséminées dans les océans du monde par des scientifiques de plus de 30 pays. Les bouées font des relevés réguliers de la température, de la salinité et d'autres données qui servent à déterminer l'évolution de la composition chimique des mers du monde.
" Ces mesures peuvent compléter les observations habituelles faites à partir de navires. Elles ne les remplacent pas. Du fait que nous ne pouvons pas échantillonner aussi fréquemment que nous le voudrions, cette approche nous permet de réunir des données répétées à intervalles de dix jours ", a indiqué Richard Feely, cadre scientifique supérieur à la NOAA et coauteur de l'étude. Selon lui, bien que certains travaux réalisés sur des navires restent essentiels, les bouées Argos livrent aux scientifiques " une nouvelle perspective sur la physique et la chimie des océans " et une vue plus complète du système carbonique océanique.
L'absorption du dioxyde de carbone, a-t-il dit, provoque une élévation du niveau d'acidité dans l'eau de mer selon un processus appelé acidification, qui peut avoir des effets nuisibles sur des organismes marins tels que les coraux, les moules et les huîtres.
Les bouées sont d'importance cruciale en vue de comprendre et de prédire cette évolution tant dans l'atmosphère que dans l'océan, et les renseignements qu'elles fournissent contribuent à guider les mesures prises au plan international, à optimiser la politique gouvernementale et à déterminer les stratégies industrielles, selon le site de la Toile du projet Argo.
La NOAA a indiqué que les scientifiques participant à l'étude allaient continuer à collaborer internationalement afin d'étudier aussi complètement que possible l'environnement terrestre et de mieux protéger les ressources côtières et marines.
Source : "IIP Digital" Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat
Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html
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