Le premier Forum mondial sur les paysages (Global Landscape Forum) s'est réuni le 16 et 17 Novembre 2013, à l'Université de Varsovie, en Pologne, en marge de la 19e session de la Conférence des Parties (COP 19) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Dans ce cadre, le Centre mondial de surveillance de la conservation (CMSC) du PNUE et l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA) ont convoqué une session technique sur les modèles d'utilisation des terres et de leur efficacité en ce qui concerne la planification de la mise en oeuvre de la REDD-Plus.
Tel que rapporté par l'Institut international pour le développement durable [notre traduction]:
Alexandre Xavier Ywata de Carvalho, Conseiller technique principal à la présidence du Brésil, a discuté du modèle global de gestion de la biosphère (GLOBIOM), un outil de pointe pour modéliser le changement de l'utilisation des terres au fil du temps qui incorpore les exigences spatialement explicites liées à la demande de produits agricoles et qui permet de simuler les changements sur un horizon de 40 à 50 ans. Il a démontré la capacité du modèle à prédire des changements de précision en superposant une projection GLOBIOM de la déforestation de l'Amazonie avec une carte de la déforestation réelle et observée.
Sur le rôle de la biodiversité dans l'atténuation des changements climatiques, Michiel van Eupen a déclaré qu'avec les bonnes données et une bonne utilisation, les modèles sont en mesure de faire des prédictions très précises concernant les changements, tels que le développement de la végétation mesurée en biomasse. En ce qui concerne les défis spécifiques de collecte de données au niveau du paysage, il a souligné la nécessité pour les modèles d'être adaptés à leur public.
Rebecca Mant, du CMSC-PNUE, a montré comment le modèle GLOBIOM a été utilisé en parallèle à une évaluation nationale des domaines prioritaires de la biodiversité dans la République démocratique du Congo pour comprendre l'effet de l'utilisation des sols sur les aires d'habitat de diverses espèces. Elle a souligné que les modèles doivent être validés tant au niveau de leurs entrées que de leurs évaluations, et s'est demandé si la complexité du monde peut être complètement capturé par un modèle unique. Elle a dit que même les meilleurs modèles ne peuvent pas refléter les événements inattendus, comme la guerre ou les catastrophes naturelles.
Agung Wicaksono, President's Delivery Unit for Development Monitoring and Oversight, Indonésie, a déclaré que son pays a créé un groupe de travail REDD-Plus de niveau national pour coordonner et synchroniser le contrôle de la REDD-Plus dans tout le pays dans un effort de réduire les émissions de carbone de 26-40 % d'ici 2020. Pour illustrer le défi de l'aménagement du territoire, il a comparé une carte du potentiel énergétique de la région du Kalimantan oriental avec une carte de la forêt critique dans la même zone et a posé la question : comment pouvons-nous protéger la forêt et tirer le meilleur profit de l'énergie ?
Martin Tadoum, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC), a déclaré que le défi majeur de la REDD-Plus est de définir le niveau de référence et d'établir un système de rapports consensuel et durable. Il a noté que les pays de la COMIFAC sont à différents stades de mise en oeuvre de la REDD et a souligné le succès de CONGOBIOM, un modèle dérivé de GLOBIOM qui permet d'informer les choix politiques dans les dix pays de la COMIFAC.
Nur Masripatin, du Ministère des forêts de l'Indonésie, a parlé du Réseau régional de connaissances sur les forêts et le changement climatique de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), un outil de prise de décision pour les forêts qui est en cours d'élaboration. Elle dit que la première version de l'outil, qui sera lancé en 2014, sera utilisé pour analyser les causes de la déforestation et aider les décideurs à planifier les interventions politiques.
Au cours des échanges qui ont suivi, les panélistes ont parlé: des défis de refléter les informations sur la gouvernance des terres dans les modèles comme GLOBIOM; de la différence entre les modèles et la réalité; de l'utilisation de l'application des lois dans la mise en oeuvre ; et de la définition de "paysages".
Source: Institut international pour le développement durable
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