Quel rôle jouent les collectifs d'agriculteurs dans la mise au point des systèmes techniques ? Comment les agriculteurs y partagent-ils connaissances et expériences ? A l'issue d'une recherche conduite en France auprès de collectifs d'agriculteurs pratiquant le semis direct, une technique agroécologique, un chercheur du Cirad propose une analyse qui vient questionner et approfondir ces questions. Ses résultats invitent à prendre en considération tous les acteurs impliqués dans le changement technique et, de façon plus générale, à reconsidérer l'opposition traditionnelle entre connaissances savantes et connaissances profanes.
Les nombreux travaux des sociologues et anthropologues qui prennent pour objet d'étude le développement de pratiques et systèmes agricoles agroécologiques convergent en général vers deux grandes observations. La première est que les agriculteurs, organisés en collectifs de type " réseau " ou communautés de pratiques, jouent un rôle primordial dans la mise au point des systèmes techniques en question, et ce, en marge le plus souvent des appareils institutionnels classiques de recherche et développement agricole. La seconde, qui découle de la première, renvoie au fait que les connaissances paysannes locales sont au coeur de la conception de ces systèmes, et que l'une des fonctions principales de ces collectifs professionnels est justement de favoriser l'échange de savoirs et d'expériences entre agriculteurs.
A l'issue d'une recherche sociologique qu'il a conduite en France auprès de collectifs d'agriculteurs pratiquant les techniques de semis direct (zéro labour), un chercheur du Cirad propose une analyse qui vient questionner et approfondir ces deux grandes affirmations de la littérature.
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