La sécurité alimentaire mondiale constitue un enjeu majeur : nourrir durablement, sainement et équitablement tous les humains, dont le nombre avoisinera les dix milliards à l’horizon 2050. Face à ce défi, la recherche agronomique française a décidé de revisiter les questions traitant de la sécurité alimentaire mondiale et de construire une programmation commune.

Selon la définition proposée par la Conférence Mondiale de l’Alimentation de 1996, la sécurité alimentaire repose sur quatre piliers :

• la disponibilité ouvre sur l’aspect productif et quantitatif ;
• l’accès intègre la capacité de produire sa propre alimentation ou de l’acheter ;
• la qualité de l’alimentation, des points de vue tant nutritionnel, sanitaire, gustatif que socio-culturel ;
• la régularité, à la fois, des disponibilités, des moyens d’accès à l’alimentation et de sa qualité.

« La recherche a longtemps privilégié l’aspect de la disponibilité, sous l’angle quantitatif, observe Etienne Hainzelin, co-directeur Cirad du métaprogramme. Désormais, il est nécessaire de s’intéresser aux trois autres piliers mais aussi surtout aux relations qui existent entre ces piliers. » Le métaprogramme GloFoodS se concentrera donc sur les interfaces entre la sécurité alimentaire et de nombreux autres éléments.

Quatre grandes questions guideront dans ce sens cette programmation conjointe :

• Comment la gouvernance de la sécurité alimentaire affecte-t-elle les pratiques agricoles et l’usage des terres ?
• En quoi les transitions alimentaires – les façons de consommer - affectent-elles l’équation des besoins alimentaires, les pratiques agricoles et l’usage des terres ?
• Comment l’évolution des pratiques et des systèmes de la production agricole affecte les transitions alimentaires et l’accès à l’alimentation des ménages ?
• Comment les pratiques de production agricole interagissent avec l’efficience et la durabilité des procédés agro-alimentaires, en particulier ce qui concerne les pertes et gaspillages ?

« Il s’agit de décaler le regard et de sortir des questions de recherche habituelles qui n’ont pas débouché sur des impacts décisifs », précise Etienne Hainzelin. Pour atteindre cet objectif, le métaprogramme bénéficiera de l’expérience du Cirad et de l’Inra. Le Cirad apportera sa connaissance internationale des terrains, de la diversité des contextes, des ménages ou encore des liens entre les petits producteurs du Sud. L’Inra, son expérience française, notamment sur les questions de nutrition et de la transformation. L’association des deux organismes permettra également d’aborder les relations du local au global. Il s’agira de s’interroger par exemple sur les liens existant entre le changement des modes de consommation voire leur impact sur la nutrition et les changements agricoles, ou encore sur les liens existant entre les situations de pauvreté au sein des ménages et les politiques globales sur la sécurité alimentaire.

Communiqué du Cirad

Source : Cirad