Collectivites territoriales et developpement durable : contribution des technologies de l'information, et de la communication, a la dimension participative d'une politique publique
Thèse présentée par Paul Déprez, I3M - Information, Milieux, Médias, Médiations, UNIVERSITÉ DU SUD TOULON
Résumé : L’entrée tardive du développement durable en France apporte son lot d’expériences basées sur un cadre législatif en constante évolution et la volonté politique d’orienter les territoires en fonction de leurs problèmes et potentialités. « Penser global, agir local » fait désormais figure de principe pour définir l’action des territoires insérés dans des logiques mondiales mais dont les ressources peuvent être exploitées par la reconnaissance de compétences attribuées aux acteurs locaux. Dès lors, une culture de la participation émerge progressivement au travers de procédures nouvelles vouées à se faire rejoindre l’ensemble des acteurs territoriaux autour de règles communes pour la construction du territoire et en faveur de la connaissance des dynamiques territoriales. Cependant, les multiples injonctions à la participation de la société civile supposent de faire évoluer le territoire dans sa culture, ce que nous proposons par une démarche d’intelligence territoriale. Ce paradigme de recherche suppose donc qu’en préalable à l’établissement d’un processus de communication, issu d’une médiation sociale (Ateliers 21, Conseils de quartier, CIQ, etc.) ou socio-technique (journal municipal, forum électronique, Chat, etc.), le territoire doit constituer son « capital formel » (Bertacchini, 2004) pour permettre aux acteurs locaux d’accepter des règles et procédures communes, d’échanger leurs compétences, de se mobiliser et se rejoindre autour du projet territorial. Or, la constitution du capital formel territorial suppose non seulement que la collectivité échange de l’information sur les dynamiques territoriales à l’oeuvre mais également qu’elle apporte une plus-value à cette information échangée, notamment par l’exploitation de l’ensemble des « ressources communicationnelles des TIC » (Habib & Baltz, 2008). Il s’agit par-là de fournir des connaissances, des outils nécessaires afin que le citoyen se forge une opinion éclairée et mettre l’accent sur l’apprentissage collectif (Manin in Sintomer et Talpin, 2011 ; Urfalino, 2005) de la logique du développement durable (Angot, 2013).Notre objet de recherche s’intéresse aux collectivités territoriales de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur engagées dans un projet de développement territorial durable du type Agenda 21, Plan Climat Energie Territorial et label Action Globale Innovante pour la Région (AGIR). Ce choix nous permet d’approcher le développement durable sous l’angle de la participation des acteurs au travers de démarches participatives spécifiques (de l’information à la concertation), au regard du paradigme de l’intelligence territoriale et de notre domaine de recherche : les sciences de l’information et de la communication. Nous aborderons la question des usages numériques au sein des collectivités territoriales, la production de connaissances formulées dans des contenus et supports numériques, diffusées et échangées au sein des différentes arènes de la société civile.
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