Maintenir le capital naturel des forêts, permettre à tous les usagers d'exploiter, de manière équitable leurs ressources... c'est la belle idée que transmet la gestion forestière à usage multiple. Pourtant, depuis son introduction dans les législations des pays du Bassin du Congo au milieu des années 1990, cette gestion est peu ou mal appliquée. En cause : des usages peu adaptés aux besoins des communautés locales, de nombreux conflits et un manque de moyens financiers.
Pour remédier à cette situation, les chercheurs du Cirad et leurs partenaires proposent une approche axée sur les bénéfices concrets obtenus par les différentes parties prenantes plutôt que sur les grandes questions internationales comme la protection de la biodiversité ou le stockage du carbone. Fondée sur des solutions élaborées à la fois par les sociétés d'exploitation, les administrations et les populations. Au travers de compromis réalistes, ces concessions ne seraient plus uniquement consacrées à l'exploitation du bois mais considérées comme l'une des composantes d'un vaste ensemble : un paysage forestier durable et équitable. Les entreprises forestières pourraient financer le développement local d’activités comme l’agroforesterie ou l’entreprenariat individuel, en bénéficiant de réductions d’impôts compensatoires. En contrepartie, les communautés locales, premières bénéficiaires de ces nouvelles activités, seraient tenues de réduire leurs activités illégales.
Pour convaincre les parties prenantes de changer leurs comportements, reste toutefois à l’Etat de mettre en œuvre des incitations financières favorisant le développement socio-économique local au détriment des recettes fiscales perçues par les administrations centrales.
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