En dix ans en Méditerranée, la biomasse des sardines a été divisée par trois, passant de plus de 200 000 tonnes à moins de 67 000 tonnes. On retrouve ces mêmes proportions chez les anchois. Mais où ces petits poissons - également appelés « petits pélagiques » - sont-ils donc passés? Pour comprendre le phénomène qui a des impacts économiques importants, les scientifiques se sont associés aux pêcheurs. Chaque mois, les pêcheurs ont prélevé des anchois et sardines selon un protocole scientifique bien précis (lieu, date, heure, méthode de pêche). Le projet EcoPelGol a décrypté pendant trois ans les fluctuations des stocks de petits pélagiques dans le golfe du Lion. La faute n'incombe ni aux prédateurs, ni aux virus mais bien à l'environnement. Face à la baisse de qualité du plancton, les poissons utilisent plus leur énergie pour se reproduire que pour grandir… Financé par France Filière Pêche, EcoPelGol été réalisé par l'unité mixte de recherche MARBEC (IRD / Ifremer / CNRS / Université de Montpellier) en partenariat avec l'Université de Gérone (Espagne) et l'Institut Méditerranéen d'Océanologie MIO (Aix Marseille Université/Université de Toulon / CNRS / IRD).
« Ces dernières années, la biomasse d’anchois et de sardines avait considérablement baissé », précise Claire Saraux, coordinatrice du projet EcoPelGol, chercheuse à l’Ifremer de Sète et membre de l’UMR MARBEC. « En revanche, globalement le nombre de poissons n’a pas diminué, il a même augmenté. Mais la taille des poissons a sensiblement diminué, passant de 15 à 11 cm pour les sardines. » Cette diminution s’expliquait par deux facteurs : d’une part, une baisse de la croissance des poissons et d’autre part, une disparition des individus âgés de plus de 2 ans : les plus gros. Par ailleurs, les scientifiques ont constaté une forte diminution du gras accumulé par les poissons. Comment s’explique ce phénomène ?
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