Des études récentes révèlent qu’actuellement 75 % des récifs coralliens sont menacés à l’échelle mondiale (100 % à l’horizon 2050). Ces chiffres s’avèrent particulièrement alarmants, puisque ces réservoirs de biodiversité subviennent directement aux besoins alimentaires, économiques et culturels de nombreuses populations à travers le monde. Les réserves marines, ou AMP, constituent le principal outil pour tenter de préserver les écosystèmes coralliens.
Ces aires de protection se révèlent efficaces, puisque l’on observe toujours une augmentation de la quantité de poissons dans la zone définie, après une mise en réserve. Toutefois, mesurer l’efficacité absolue d’une AMP reste difficile, car cela nécessite de connaître « l’état de référence » de l’écosystème qu’elle protège, c’est - à - dire sa situation d’origine avant la présence de l’homme. Les données fournies par les premiers naturalistes étant insuffisantes et peu détaillés, cette situation originelle est, dans la majorité des cas, basée sur les réserves marines mises en place pour protéger et restaurer les écosystèmes coralliens.
Cette méthodologie soulève des interrogations : comment évaluer les réserves si celles - ci servent de référence ? Ces réserves sont - elles assez grandes, anciennes et restrictives pour être considérées comme état de référence ? Si ce n'est pas le cas, quelles autres sources d'information pourraient fournir aux gestionnaires un véritable état de référence pour des études comparatives ? C'est pour répondre à cette problématique que cette étude a été menée, dans le cadre du programme PRISTINE, financé par la Fondation Total. Les objectifs : redéfinir l'état de référence des écosystèmes coralliens, en échantillonnant les récifs parmi les plus isolés de la planète ; utiliser ces récifs isolés comme référence pour réévaluer l’efficacité des réserves marines .
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