Une équipe internationale regroupant des chercheurs de 90 institutions, dont le Cirad, a montré que la perte de diversité des forêts de la planète diminue leur productivité. Conséquence : leur capacité à stocker le carbone, et donc à atténuer le changement climatique, se réduit également. En outre, ces travaux, publiés dans la revue Science, chiffrent la valeur économique de cette biodiversité : elle serait comprise entre 166 et 490 milliards de dollars par an.
Les résultats de ces travaux sont sans appel : quelle que soit la zone géographique, une perte de biodiversité engendre une perte de productivité. En revanche, les conséquences diffèrent selon les forêts considérées car certaines ont une « élasticité de substitution » supérieure aux autres : les espèces disparues y sont remplacées par des espèces équivalentes qui assurent les mêmes fonctions et contribuent ainsi au maintien de la productivité. D’une façon générale, une diminution globale de 10 % des espèces d’arbres causerait un déclin de 2,1 à 3,1 % de la productivité des forêts, tandis qu’une perte extrême de 99 % de la richesse des forêts aboutirait à un déclin de productivité de 62 à 78 %. Autre conséquence, pour le climat cette fois : une perte de diversité moyenne (25 %) se traduit par une diminution de 7,2 % des capacités de stockage du carbone par les forêts, limitant leur rôle dans l’atténuation du changement climatique. Enfin, les chercheurs ont estimé la valeur économique de la biodiversité en regard de son rôle dans le maintien de la productivité des forêts exploitables commercialement : elle représenterait entre 166 et 490 milliards de dollars par an. Soit deux fois plus que le coût total estimé de la conservation des forêts...
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