Dans un examen au cas par cas des données sur les efflorescences algales nuisibles [harmful algal blooms, HAB], cet ouvrage tire la sonnette d’alarme : ce phénomène tend à se développer, comme cela a pu être observé par exemple le long des côtes de Floride (Etats-Unis), où des données sont répertoriées depuis le milieu du 19e siècle, ainsi qu’en Inde et à Oman. Dans l’Adriatrique et la Baltique, les incidents algaux nuisibles progressent malgré la prise de conscience des gouvernements et les décisions prises pour limiter la production et le rejet de phosphate et autres produits chimiques toxiques.
Micro-algues toxiques et nuisibles de l’océan mondial (Guides et Manuels de la Commission océanographique intergouvernementale n°68, 523 pages), rédigé par les biologistes marins et les chimistes Patrick Lassus, Nicolas Chomérat, Philipp Hess et Elizabeth Nézan, examine les tendances relatives à la prolifération de ces micro-organismes marins toxiques et évalue les politiques permettant d’en limiter la propagation.
L’augmentation des HAB est étroitement liée à une exploitation intensive des zones côtières, à travers l’aquaculture, le tourisme et les autres activités humaines, qui a pour effet de mettre les populations et les ressources en contact avec les micro-algues toxiques. Ces activités favorisent le développement des HAB lié à un excès de nutriments issus des déchets générés par l’homme et des produits chimiques, de la surpêche et de l’augmentation du trafic maritime.
Certaines observations sont plus encourageantes. Des baisses ont été observées là où des mesures ont été prises pour améliorer le traitement des eaux usées et les technologies de pisciculture. La mer intérieure de Seto au Japon, où un programme de suivi des HAB est en place depuis 50 ans, en est un exemple. Les incidents d’HAB à Seto se sont stabilisés autour de 100 par an, grâce aux réglementations nationales visant à contrôler les rejets de nutriments et de déchets.
Dans de nombreux pays européens*, les réductions d’HAB sont d’abord dues à des mesures de gestion s’appuyant sur des observations régulières et des alertes précoces. Grâce à la législation européenne adoptée en 1991, ces pays ont mis en œuvre un suivi efficace après des cas graves d’intoxication dans les années 1980.
Cette monographie présente des données identifiant 174 algues et 100 espèces produisant des toxines regroupées dans 24 classes chimiques différentes pour 11 pathologies humaines différentes. Une cinquantaine de photos donnent à voir 62 espèces. Les auteurs espèrent que cette publication aura pour effet de stimuler la recherche et l’identification de nouvelles espèces.
Disponible en anglais et français, cette publication est destinée à un large public, notamment aux pisciculteurs et aux conchyliculteurs, aux agences de surveillance et aux scientifiques.
Cet ouvrage est une publication conjointe de la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO et de la Société internationale pour l’étude des algues nuisibles. Elle a bénéficié du soutien de la Fondation Prince Albert II de Monaco et de plusieurs organismes régionaux, nationaux et internationaux.
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