Les besoins en produits agricoles de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient sont aujourd’hui couverts à 40 % par des importations, alors qu’au début des années 1960, seuls 10 % de ces besoins provenaient d’importations. Croissance démographique et évolution des régimes alimentaires se sont combinées pour entraîner une forte hausse de la demande alimentaire alors que la production agricole a connu une croissance certes importante mais de bien moindre ampleur. Dans cette région géopolitiquement complexe, les importations agricoles et les politiques alimentaires pèsent lourd dans le budget des États et leur niveau actuel peut devenir un frein au développement et à la lutte contre la pauvreté. À l’avenir, la pression démographique se sera encore renforcée et les impacts du changement climatique pourraient modifier sensiblement les potentialités agricoles de la région.
Dans ce contexte, une étude visant à examiner le devenir agricole et alimentaire de cette région du monde à l’horizon 2050 a été réalisée. Après une analyse fine des déterminants de la situation actuelle, les effets d’un simple prolongement des tendances passées sur la dépendance alimentaire ont été simulés. Ce scénario central, qui intègre les effets d’un renforcement du changement climatique, a été complété par plusieurs scénarios alternatifs renforçant ou allégeant la dépendance aux importations. En tendances, la dépendance aux importations de la région pourrait s’accentuer et devenir extrême au Maghreb, au Moyen-Orient et au Proche-Orient. Aucun des différents leviers examinés pour limiter cette dépendance ne peut, pris isolément, en enrayer significativement la dérive. Seule leur combinaison, qui nécessite des politiques agricoles et alimentaires ambitieuses, et leur association à un effort mondial d’atténuation du changement climatique pourraient permettre de maintenir la dépendance alimentaire de la région à des niveaux raisonnables.
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