Améliorer l’accès des entreprises au crédit est un enjeu essentiel pour leur développement dans les pays les plus pauvres. Dans ces états, les monopoles bancaires et l’inclusion financière pourraient faciliter cette croissance.
L’accès des entreprises au crédit est un vecteur essentiel du développement financier des pays à faibles revenus. Une étude analysant les données de 55 000 entreprises de 79 de ces pays met en lumière deux facteurs économiques bénéfiques à ce développement : la concentration bancaire et l’inclusion financière.
« La concurrence entre les banques peut sembler faciliter l’accès au crédit des entreprises, explique l’économiste Lisa Chauvet. Dans les pays à forts revenus, elle permet effectivement de baisser les prix des crédits et elle est la garantie d’une infrastructure bancaire de qualité. Mais dans les pays à faibles revenus, les banques, si elles sont nombreuses, ne cherchent pas à trouver de nouveaux marchés. Elles ne prennent pas de risques et n’accordent des crédits qu’aux plus grosses entreprises. En cas de monopole, les banques cherchent à mieux connaître leurs clients car elles ont besoin d’étendre leur marché. Elles ont moins peur d’investir dans des projets plus risqués. La concentration du marché bancaire constitue ainsi une opportunité pour les petites sociétés. »
L’inclusion financière, soit la possibilité d’intégrer le système bancaire, constitue la seconde variable favorable au développement des entreprises. Un accès plus large aux crédits bancaires peut encourager les petits entrepreneurs à rejoindre le secteur formel. Nombreux sont ceux en effet qui estiment qu’ils ne pourront pas créer un compte ou obtenir un crédit. L’inclusion financière apparaît alors comme un outil efficace pour stimuler le développement économique dans les pays à faibles revenus. « Ces deux variables ont un lien, souligne la chercheuse. La manière dont l’inclusion financière influence les performances des entreprises dépend du degré de concentration bancaire, et inversement. »
Ces variables sont d’autant plus importantes qu’elles sont liées au niveau de richesse du pays : leur impact positif est plus élevé dans les pays à faibles revenus. Ce diagnostic met en lumière l’importance de mieux connaître ces phénomènes pour comprendre leur incidence sur l’économie réelle. Par ailleurs, encourager l’accès au crédit des entreprises dans les pays les plus pauvres est essentiel pour leur développement économique. « Ces pays génèrent de nombreuses liquidités mais celles-ci ne sont pas prêtées aux entreprises, continue Lisa Chauvet. D’une part, les entrepreneurs font peu de démarches auprès des banques car ils ne connaissent pas le système. Les demandes de prêts sont insuffisantes par peur d’un refus. D’autre part, les banques ne trouvent pas de marché sécurisé, et tendent à concentrer leur activité sur les grandes entreprises. »
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