Une étude sur les invertébrés marins des mers antarctiques révèle qu’il y aura plus de « perdants » que de « gagnants » ces cent prochaines années à mesure que le plancher océanique de l’Antarctique se réchauffe. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Climate Change.
Une équipe du British Antarctic Survey (BAS) a examiné l’impact potentiel de divers scénarios de réchauffement sur plus de 960 espèces d’invertébrés des fonds marins issus d’habitats situés sous le 40e parallèle sud. Les températures de l’eau des fonds de l’océan Austral devraient augmenter en moyenne de 0,4°C au cours de ce siècle, certaines zones pouvant même connaître un réchauffement de 2°C.
Les scientifiques ont eu recours aux données sur la biodiversité marine du Système d’informations biogéographiques relatives aux océans (OBIS), la plus grande base de données sur la biodiversité marine au monde, coordonné par la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO (COI). L’équipe a également utilisé les données de l’Atlas biogéographique de l’océan Austral, récoltées par le Comité scientifique pour les recherches atlantiques.
L’équipe a constaté que la hausse des températures n’entraînerait probablement pas à elle seule l’extinction massive de la vie marine antarctique, ni même l’invasion massive d’espèces exotiques. En réalité, au cours du XXIe siècle, certaines espèces vont d’ailleurs bénéficier des températures plus élevées. Mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là.
La situation dans sa globalité est beaucoup moins rose. 79% des espèces propres à l’Antarctique seront confrontées à une réduction significative de leur habitat due à l’évolution des températures. Ces espèces auront en moyenne 12% de surface en moins pour vivre et se reproduire, les conditions n’y étant pas réunies.
Les résultats scientifiques mettent en évidence les espèces et les régions les plus susceptibles de réagir de manière significative (négativement et positivement) au réchauffement et donc d’engendrer des conséquences importantes pour la gestion future des écosystèmes de la région.
Pour produire ces scénarios de réchauffement climatique, les scientifiques se sont appuyés sur 19 modèles climatiques, développés sous les auspices du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies, présentant la température moyenne des fonds marins en 2099. Le plus extrême de tous ces scénarios climatiques prend en compte l’hypothèse d’une augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre tout au long du XXIe siècle.
Communiqué de l'UNESCO
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