Cette étude permet de mettre en lumière l’impact de l’humanité sur la biosphère.
Les scientifiques ont suivi de près l’impact de l’homme sur la biodiversité mondiale (Newbold et al. , 2015 ; Isbell et. al , 2017), mais le manque de connaissances sur la biomasse totale entraîne néanmoins une forte incertitude notamment en ce qui concerne l’impact de l’humanité sur la biomasse des vertébrés. L’activité humaine a entrainé une diminution de 0,1 Gt de la biomasse totale des vertébrés , soit l’équivalent de l’extraction par les pêcheries ou encore la biomasse des mammifères domestiques.
La domestication, l’agriculture et la révolution industrielle sont les étapes marquantes de l’emprise de l’humanité sur la nature. Il y a 100 000 ans, la biomasse des mammifères sauvages était de ~ 0,04 Gt C. Après avoir chuté de moitié entre – 50 000 et – 3 000 ans (extinction de la mégafaune du Quaternaire), elle n’est plus que de ~ 0,007 Gt C aujourd’hui, loin derrière l’homme (~ 0,06 Gt C) et ses cheptels bovins et porcins (~ 0,1 Gt C). Il en est de même de la biomasse des oiseaux sauvages (~ 0,002 Gt C) environ trois fois moindre que celle des oiseaux domestiques, dominée par les poulets (~ 0,005 Gt C).
En domaine marin, la chasse aux cétacés et autres mammifères s’est soldée par l’effondrement de leur biomasse (chute de 0,2 à 0,004 Gt C).
De nos jours, la biomasse de l’homme et de ses animaux d’élevage surpasse la biomasse des vertébrés sauvages, à l’exception notable de celle des poissons (~ 0.7 Gt C). Cependant, la biomasse humaine ne représente qu’une petite fraction de la biomasse animale totale (~ 2 GtC), elle-même pour moitié formée d’arthropodes (~ 1 GtC).
L’identification des lacunes de connaissances met en évidence les domaines pour lesquels une exploration scientifique plus poussée pourrait avoir le plus grand impact sur notre compréhension de la biosphère en affinant les estimations et en aboutissant à une catégorisation plus fine des taxons.
Il existe ainsi une grande incertitude sur le total des protistes terrestres, des champignons marins et des contributions des environnements souterrains profonds. Cette étude met aussi en perspective les affirmations antérieures sur la prédominance de groupes tels que les termites et les fourmis (Schultz et al. , 2000), les nématodes (Wilson et al. , 2003) et les procaryotes (Whitman et al. , 1998). Par exemple, la biomasse des termites [≈ 0.05 Gt C (25)] est comparable à celle des humains, mais reste d’un ordre de grandeur inférieur à celui d’autres taxons, tels que les poissons (≈ 0,7 Gt C). D’autres groupes, tels que les nématodes, surpassent toutes les autres espèces animales en termes de nombre d’individus, mais ne constituent qu’environ 1 % de la biomasse animale totale.
Source : La Fondation pour la recherche sur la biodiversité
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