Reportage chez Thierry Beauvais, un agriculteur qui a adopté en 2015 l’agriculture de conservation des sols, sans travail du sol et avec des couverts permanents. Un système qui l’amène à innover en permanence, en relation avec des chercheurs de l’Inra.
Quatre ans après sa conversion en agriculture de conservation des sols (ACS), Thierry Beauvais peut être fier de ses résultats : « cette année, j’ai les mêmes rendements que mes voisins, et ils commencent à s’intéresser à mon système, qui avait au départ une image de marque plutôt négative ». Aujourd’hui, Thierry gère seul son exploitation de 360 hectares à Pougny, dans la Nièvre (58) dans un système au principe apparemment simple : ne pas travailler le sol et toujours semer les cultures dans un couvert vivant (NB : vidéo tournée en novembre, images de semis fictif pour illustrer le fonctionnement du semoir).
Une conversion radicale
C’est en 2015 que Thierry décide d’acheter son semoir en semis direct, une pièce maîtresse du système. Il convertit en trois semaines toute son exploitation en ACS. « J’utilisais avant un système en TCS (techniques culturales simplifiées) avec une rotation de trois ans (blé-orge-colza). Dans ce système, il faut pratiquer régulièrement le déchaumage et le faux semis (1), ce qui consomme beaucoup de fuel. L’état des champs finit par se dégrader, avec une perte de matière organique, un salissement lié à l’accoutumance de certaines adventices, et un plafonnement des rendements malgré l’utilisation d’engrais ». En ACS, Thierry est passé à une rotation sur six ans (avec du blé tendre ou blé dur, orge, colza, tournesol, maïs ou sorgho) et a considérablement réduit les intrants. Le principal problème de l’arrêt du travail du sol est la gestion des mauvaises herbes (ou adventices), dont les graines ne sont plus enfouies dans le sol par le labour. La présence permanente de « couverts » vivants aide à contrôler le développement des adventices sans entraver celui des cultures.
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