La République démocratique du Congo (RDC) n’a pas signé, fin avril dernier, le protocole d’accord sanctionnant la fin du premier sommet du Fonds bleu du bassin du Congo, à Brazzaville. La RDC accuse la non prise en compte des positions de Kinshasa au sujet de l’eau du bassin du Congo. Pourtant, le pays réclamait une plus grande part du fonds bleu pour la sous-région.
La RDC regrette qu’en son absence, l’Unesco et des représentants de la Libye, du Gabon et de Centrafrique, les dirigeants des pays de la Commission du bassin du lac Tchad (Tchad, Niger, Nigéria, Cameroun), ont décidé de relancer un vieux projet italien des années 70, Transaqua par la « Déclaration d’Abuja ». Ce projet, élaboré par le cabinet d’ingénieurs Bonifica, prévoit de remplir le lac Tchad (qui a perdu 90% de sa superficie en 40 ans) par transfert des eaux du bassin du fleuve Congo, grâce à deux barrages à construire en Centrafrique, à un canal de 2400 km à creuser, en passant par l’affluent du Congo, l’Oubangui, et par le Chari. Ceci pourra générer 100 milliards de mètres cubes d’eau par an pour le Lac Tchad qui subit un assèchement violent.
Kinshasa s’appuie sur une étude de la Nasa montrant clairement que la tendance était à une augmentation des pluies dans le bassin du Lac Tchad et à une diminution dans les années à venir dans celui du Congo. Déjà, la décrue du Congo affecte le fonctionnement du barrage d’Inga (RDC) tandis que l’Oubangui n’est plus navigable que 6 mois par an au lieu de 12.
La superficie du lac Tchad, passée de 25.000 km2 en 1964 à dix fois moins en 2004, serait, elle, repassée à 14.000 km2. Ce lac, peu profond, est d’une superficie très changeante, au gré du climat et du débit du fleuve Chari, qui l’alimente. Selon M. Muongo, il « avait séché vers les années 1830 » puis encore « vers les années 1900 », avant les années 1970-80. Certains spécialistes notent que son rétrécissement a dégagé des terres fertiles exploitées aujourd’hui.
15/10/24 à 07h39 GMT