Si l’agriculture biologique soulève des controverses dans les pays industrialisés, elle pourrait s’avérer particulièrement adaptée à la production agricole africaine. De plus en plus présente sur les marchés locaux et d’exportation, l’agriculture biologique est peu recensée dans les statistiques officielles des pays africains. Mais certains travaux scientifiques et les initiatives prises par de nombreux acteurs régionaux confirment tout l’intérêt de l’agriculture bio sur ce continent, y compris du point de vue de la sécurité alimentaire.
En Afrique, l’agriculture biologique bien qu’encore marginale est de plus en plus présente sur les marchés locaux et d’exportation. Cette tendance offre la promesse d’un débouché économique dynamique. Mais historiquement, les gouvernements africains s’y sont peu intéressés, de même que la plupart des programmes de développement. Aussi, le potentiel de l’agriculture biologique pour le développement agricole et pour l’alimentation des populations locales est peu reconnu.
L’agriculture bio particulièrement adaptée à l’AfriquePourtant les modes de production traditionnels en sont souvent très proches, notamment par leurs caractéristiques d’agriculture familiale, diversifiée, peu mécanisée, conduite sur de petites surfaces et valorisant les ressources locales. Ils peuvent servir de modèles pour une autre agriculture.
Une structuration naissante du bio en AfriqueSur le continent, le développement de l’agriculture biologique certifiée est assez récent. Parallèlement, une diversité de modèles de certifications émerge comme les systèmes participatifs de garantie qui pallient le principal inconvénient de la certification par tierce partie : le coût imposé au producteur. L’institutionnalisation de l’agriculture bio reste très fragile, malgré la structuration progressive en réseaux nationaux, régionaux et continentaux. En témoigne la quatrième édition de la conférence sur l’agriculture biologique en Afrique qui se tient du 5 au 8 novembre à Dakar (Sénégal).
Le bio, fer-de-lance de la transition agro-écologiqueLes apports de l’agriculture biologique au processus de transition agroécologique amorcé sur ce continent sont indéniables. Elle améliore la résilience des systèmes agricoles et réduit les impacts négatifs sur l’environnement et sur la santé des producteurs et des consommateurs. Ses techniques spécifiques peuvent, dans certaines conditions, accroître la productivité agricole même si les rendements sont en moyenne inférieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle. Forte utilisatrice de main-d’œuvre, elle peut aussi être une source d’emploi des jeunes dans les zones rurales.
Favoriser l’émergence du bio en AfriquePour reconnaître et développer l’agriculture biologique, la recherche agricole doit développer des méthodes d’évaluation dépassant le seul critère de production et le temps court. La production de l’ensemble des services écosystémiques, les associations polyculture-élevage, la diversification et les besoins des acteurs du territoire concerné sont autant de critères à prendre en compte.
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15/10/24 à 07h39 GMT