L'ONG Greenpeace Afrique a publié un communiqué de presse le 23 février 2021, selon lequel au moins six communautés autochtones Bagyelis et locales Bantous s'opposeraient de façon radicale au projet agro-industriel porté par l'entreprise Camvert Sarl. Pas moins de quatre autres communautés auraient également émis des réserves au sujet du projet. "Au-delà de la grosse perte que représente l'activité de Camvert pour les populations riveraines, ces dernières dénoncent également la supercherie dont elles ont été victimes de la part de la société Camvert, notamment en ce qui concerne l'obtention de leur consentement", soutient Greenpeace.
Selon des informations concordantes, la société Camvert aurait rasé au moins 1500 hectares de forêts en 2020, "en violation de la législation camerounaise pour planter du palmier à huile à Campo". Le projet mettrait également en péril les droits d'usage des communautés de l'UFA 09-025 qui estiment n'avoir pas été consultées et associées à l'élaboration des cahiers de charges brandis par Camvert. "Si le projet Camvert aboutit, les sites sacrés des communautés seront également détruits et les conflits homme-faune seront exacerbés parce que la forêt représente un corridor de passage pour le parc national de Campo Ma'an", ajoute le communiqué de presse.
Le coup de force des autochtones
De l'avis de Greenpeace, la Bagyeli's Cultural and Development Association (Bacuda) soutenue par deux ONG, Aped et Fpp, a déposé en octobre 2020, une plainte au Comité pour l'élimination de toute forme de discrimination raciale, afin de contester l'opérationnalisation du projet Camvert sur leurs terres.
Pour le responsable de campagne forêt à Greenpeace Afrique, Ranece Jovial Ndjeudja Petkeu, "il est temps que le gouvernement du Cameroun stoppe le projet Camvert, envisage une révision du cadre régissant la tenure foncière et mette en place un plan d'aménagement et d'utilisation des terres participatif et inclusif. Il doit reconnaître et pleinement intégrer les droits coutumiers des populations autochtones et locales".
Les responsables de Camvert, pour leur part, indiquent avoir obtenu tous les gages (tant du gouvernement camerounais que des populations) pour la mise en œuvre du projet. Lequel devra coûter au total 237 milliards de F.CFA pour des projections de création de 8000 emplois directs et près de 10 000 emplois indirects, aussi bien à Campo (sur 56 000 hectares) qu'à Niete (sur 4000 hectares).
Communiqué Greanpeace Afrique (962 hits)
10/12/24 à 09h58 GMT