jeudi 1er décembre 2005
Journée mondiale du SIDA
Le Lesotho associe prévention et traitement dans la mobilisation des communautés
P-au-P, 1er décembre 05 [AlterPresse] --- Le Lesotho vient de lancer « une campagne révolutionnaire » en décidant d’élargir l’accès à la prévention et au traitement du Virus de l’Immuno-Déficience Humaine (VIH) à l’occasion de la journée mondiale du SIDA ce 1er décembre 2005, informe l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué transmis à AlterPresse.
Mobilisation et éducation des communautés à grande échelle, puis visites à domicile : cette campagne, mise en œuvre dans cette république africaine, est conçue sur le modèle des programmes de vaccination. Les communautés décideront elles-mêmes quand et comment la population profitera des nouveaux services.
Des « comités populaires » indépendants seront constitués aux niveaux local, district et national. Leurs membres seront chargés de veiller à ce que le dépistage soit toujours volontaire et confidentiel et toujours suivi des services nécessaires, y compris le traitement.
Se félicitant des initiatives prises, par le Lesotho et d’autres pays d’Afrique gravement touchés, pour aborder de front le problème du VIH/SIDA, le Dr Jim Yong Kim, Directeur du département VIH/SIDA de l’OMS, estime que l’accès au traitement, à un coût abordable dans les pays en développement, serait de nature à transformer progressivement la lutte contre le SIDA.
« L’initiative du Lesotho illustre très bien la tendance à l’extension et à l’intégration de la prévention et du traitement qu’on observe dans le monde », commente-t-il.
Beaucoup de pays, comme le Lesotho, sont aujourd’hui en mesure de concevoir des programmes très intéressants et ambitieux qui abordent directement l’épidémie, explique le docteur Kim.
« Les effets sur la prévention seront tangibles, car de plus en plus de communautés briseront le silence qui entoure la maladie et parleront ouvertement des conséquences du VIH/SIDA sur leur vie », prévoit-il.
D’autres pays très touchés dans la région développent eux aussi les services VIH/SIDA. En 2004, le Botswana a commencé à offrir des services de dépistage et de conseil à toute personne se présentant dans un établissement de santé. Cette initiative a permis à un nombre bien plus grand de Botswanais de connaître leur statut sérologique et de bénéficier d’autres services.
Le Swaziland, pays voisin qui enregistre le taux de prévalence du VIH le plus élevé du monde, fournit désormais le traitement antirétroviral à plus de la moitié des personnes qui en ont besoin.
Ce pays projette, en outre, de mettre en place, avant la fin de 2007, un ensemble de services essentiels de prévention, de traitement et de soins dans 80 % des établissements de santé, y compris au niveau des soins de santé primaires. Des services communautaires seront mis sur pied, d’ici la fin de 2008, pour les personnes qui n’ont pas accès aux centres de santé.
Dans les observations qu’il a faites à l’occasion de la Journée mondiale du SIDA, le 1er décembre 2005, le Dr Kim note que, pour pouvoir garantir l’accès universel à la prévention, au traitement et aux soins et faire reculer le VIH/SIDA, il faudrait concevoir et appliquer des méthodes de lutte de plus en plus novatrices.
« Actuellement, les efforts en matière de prévention, de traitement et de soins sont trop sporadiques, trop ponctuels, ils ne sont pas assez intenses, pas assez soutenus pour faire changer les choses », regrette le Dr Kim.
« Mais, si nous nous mobilisons pour adopter des approches innovantes, comme le font ces pays, il n’y a pas de raison pour que nous n’arrivions pas à changer le cours de cette épidémie », dit-il.
Le Lesotho, qui enregistre un des taux de contamination les plus élevés au monde (un adulte sur trois est VIH-positif), sera le premier pays à faire en sorte que tous ses habitants connaissent leur statut sérologique pour le VIH, indique l’OMS.
C’est la première fois qu’un pays organisera des services porte-à-porte de dépistage et de conseil, services confidentiels et volontaires que tous les foyers se verront proposer d’ici la fin de 2007.
En Haïti, dans les Caraïbes, la mobilisation des communautés par une campagne de sensibilisation, orchestrée par différentes organisations, semble avoir joué dans la stabilisation de la prévalence de la maladie entre 3.5 et 3 .7%, suivant des chiffres fournis par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP).
D’ici à 2010, le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en Haïti atteindrait 200,000, avec 19 mille nouveaux cas de SIDA et 62 mille orphelins, calcule le MSPP. En 2004, le nombre de PVVIH avoisinait les 173 mille, avec 18 mille nouveaux cas de SIDA et 68 mille orphelins.
Malgré la disponibilité de centres de dépistage volontaire (gratuit) en différents points du territoire national haïtien, beaucoup de gens, qui ne connaissent pas encore leur statut sérologique, tendent à banaliser les effets du SIDA sur la population économiquement active. [jj rc apr 1er/12/05 13:00]
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