Mediaterre

   

Colloque européen EMUE : Energie matière environnement urbain


Les recherches environnementales ont trouvé à travers l'objet urbain un sujet d’étude foisonnant de nouvelles questions scientifiques dont il reste à explorer la partie immergée, partie par définition incommensurable. Parmi ces questions, on retrouve bien entendu des interrogations concernant la production et la dispersion des diverses pollutions et autres substances considérées comme nuisibles, la consommation d’énergie, d’espaces appréciables (notamment verts) et d’autres ressources dont la rareté est avérée ou pressentie. Ces recherches ont en commun d’examiner la production, le transport puis la transformation des matières et de l’énergie indispensables au bon fonctionnement des activités urbaines et de mesurer leurs conséquences sur un environnement « impacté » global - considéré à ce titre comme plus vaste. Dans bien des cas, ces recherches assimilent le milieu urbain à un environnement « normalisé » comparable – pour ne pas dire réduit - à une sorte de sous-environnement naturel.

Or, nombre de flux d’énergie et de matières qui circulent dans la ville sont spécifiques au milieu urbain car la ville constitue, tout bonnement, un milieu spécifique à bien des égards, milieu qui ne saurait être réduit à sa qualification d’écosystème parasite (E. Odum). Tout en lui accordant des propriétés d’écosystème, cette dernière assertion met en lumière la difficulté d’analyser la ville par simple analogie avec d’autres systèmes naturels. Elle insiste sur les propriétés intrinsèques de l’urbain, tant du point de vue de sa structure propre que de celui de la circulation des flux d’énergie et de matière produits « mécaniquement » par son fonctionnement. En effet, en quoi la ville, dans toute la particularité des modes de vie qu’elle induit, de ses installations techniques comme de ses réseaux, de sa morphologie ou de son économie, façonne-t-elle ou a-t-elle façonné des formes originales de circulation des matières, des substances ou des énergies ? En quoi ces spécificités engendrent-t-elles des flux singuliers ? Comment leur évolution à travers l’histoire urbaine s’est-elle manifestée et quels sont les héritages qui expliquent leur forme actuelle ?

La ville n’est-elle qu’un lieu où se concentrent des nuisances et des consommations qui seraient exportées vers un environnement naturel plus étendu ? N’existe-t-il pas une circulation endogène des flux, une circulation indéniablement et purement urbaine ? En outre, la ville doit-elle être toujours regardée comme un lieu qui puise – tout en l’épuisant - dans un environnement « naturel », ne peut-elle être aussi considérée comme un lieu de production de l’énergie et de la matière ou comme un véritable gisement ? Quels problèmes méthodologiques poserait une telle inversion de considération du point de vue de l’analyse des flux d’énergie et de matières en milieu urbain ?

L’objet de ce colloque est de rassembler les chercheurs et les acteurs travaillant dans le domaine de l’environnement qui se posent ou se sont posé ces questions à travers leur activité de recherche ou leur expérience opérationnelle, ou inversement, ceux qui ont vu l’objet urbain sur lequel ils travaillaient initialement se « transformer » après l’introduction des questions environnementales. Il a pour vocation de faire le point sur les approches énergétiques et matérielles de la ville conçue comme un anthroposystème exemplaire, comme un lieu problématique mais aussi comme un lieu d’innovation.

Par définition, ce rassemblement ne peut être que pluridisciplinaire. Parmi ses ambitions, celle de créer des liens entre chercheurs et acteurs qui partagent le même intérêt pour la ville, dans sa dimension environnementale, et, pourquoi pas, d’amorcer des relations transdisciplinaires.

Lieu du colloque

Le colloque se tiendra à Paris du 18 au 20 mai 2006 au
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
4, av. du Recteur Poincaré75782 Paris Cedex 16
Partagez
Donnez votre avis

Conception & Réalisation : CIRIDD - © 2002-2024 Médiaterre V4.0