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côte d'Ivoire: Protection de l'environnement : "les arbres, la terre, le sol et l'air... sont l'affaire de tous"


Toute pensée économique ne tenant compte ni de l'écologie, ni des valeurs éthiques nous entraînera à notre perte.

Le souci environnemental tel qu'exprimé par la commission Brundtland intitulé "notre avenir à tous " est un rapport qui éveille les consciences sur la chose environnementale. C'est une opportunité pour les Eburnéens de redécouvrir leur pays, leur identité, leurs valeurs culturelles et surtout d'établir de solides fondations pour un développement durable.
C'est cette mobilisation exprimée par le rapport que Ville Verte développe dans ces clubs dans ses Ecoles secondaires de Côte d'Ivoire. Cette expérience arrive à point nommé pour faire emprunter le chemin qui passe de l'éducation environnementale, à la culture environnementale pour aboutir à la conscience chez l'habitant d'Eburnie.
L'éducation environnementale, pour nous, est une semence. Mais une forme particulière de semence puisqu'elle permet de protéger et de guider nos actes de tous les jours.
Ces clubs sont l'occasion supplémentaire pour que les couches de la société puissent participer à la résorption de ce déficit environnemental, comme indiqué dans les actes de la conférence d'Helsinki de 1975.
Les indicateurs économiques, c'est l'affaire des spécialistes, les arbres, la terre, le sol, l'air, l'environnement urbain, c'est l'affaire de tous. Beaucoup de traditions africaines bâties sur la protection du milieu naturel (cas des forêts sacrées). Il s'agit de les redécouvrir, de les remettre au goût du jour et ainsi de renforcer le sens profond de notre identité culturelle.
II faut bâtir un Ivoirien nouveau, mettre en place au plan national des stratégies, des politiques et préparer des programmes et lancer des systèmes d'informations environnementales.
Environnement et développement, loin d'être opposés comme certains continuent à le croire, doivent être fiancés. A l'Ivoirien nouveau d'en conclure le mariage !
Loin de nous l'idée de caricaturer ici, l'Ivoirien nouveau ou de le faire comme certains, qui s'excluent eux-mêmes en voulant le décrire, mais de l'annoncer en paraphrasant Blaise Pascal pour dire que c'est celui qui sait que les régions de la Côte d'Ivoire ont toutes un tel rapport et un tel enchaînement l'une avec l'autre, qu'il croit impossible de connaître l'une sans l'autre et sans le tout.
Car l'Ivoirien nouveau que nous voudrions préparer à travers nos clubs saura que sa joie et sa fierté sont emmaillotées dans l'ample manteau des forêts de son pays, des divers paysages et de la faune qui conditionnent un cadre de vie harmonieux pour lui. Lui saura aimer comme son aïeul sa société, où le "nous" prévalait sur le "je", où la solidarité l'emportait toujours sur l'égoïsme, où l'homme appartenait à la terre plus que la terre l'homme, où les générations d'hier, d'aujourd'hui et de demain se fondaient dans le clan familial, en quête d'harmonie avec le milieu naturel.
Point de précipitation chez lui, la vie coule au rythme des saisons à la recherche de l'équilibre avec les ressources que donne " la terre génitrice". II s'aura obéir et faire appliquer un code qui préserve le milieu sans entamer l'héritage des générations futures. Ainsi, il témoignera d'un désir de conservation et de gestion durable de nos ressources naturelles.
Engagement politique et participation populaire, au lieu d'être en contradiction, seront en synergie avec l'Ivoirien nouveau, car c'est dans l'interaction entre l'Etat et les différents groupes sociaux que réside pour lui la clé du succès de toute politique environnementale.
L'Ivoirien nouveau aura ainsi compris le brame d'Houphouët-Boigny qui disait : "l'homme n'a pas le droit de détruire ce qu'il n'a pas créé : la terre..." et de rejoindre Robert Chambers : "c'est devenir plus sage que de reconnaître que nous, les experts, constituons une grande part du problème et qu'eux, les pauvres d'entre les pauvres, recèlent une grande part de la solution. "
L'Ivoirien nouveau sait que notre environnement nous apprend sur nous-même beaucoup plus que tous les livres ; c'est le réservoir de celui des vieux.
Aujourd'hui, penser que la participation des populations à la chose environnementale se réduit à consulter quelques personnes et à leur demander leur avis sur des documents préparés le plus souvent à l'extérieur est une faute grave. Etre à l'écoute des gens sur le terrain, afin de contrebalancer l'opinion des uns par celle des autres est insuffisante.
Aider une société à réfléchir à ses problèmes et à formuler ses solutions, on ne peut définir pour elle ce qu'elle doit faire, ou on ne peut lui ravir la propriété de son projet d'avenir. Cette idée met à nu la béquille principale du NEPAD. Est-il si difficile d'imaginer que les populations de l'Afrique proposent elles-mêmes leur société nouvelle ?
La triplette : Economie, Ecologie et Ethique, trilogie bien difficile, trois domaines qui souvent se sont donné mutuellement de l'urticaire. Mais devant les risques planétaires que nous entrevoyons, le temps est trop précieux pour être dissipé en querelles stériles st interdisciplinaires où chacun voudrait imposer sa théorie et son mode de pensée, l'heure est plutôt au dialogue des braves, un dialogue constructif, car la pensée économique qui ne tiendrait compte ni de l'écologie, ni des valeurs éthiques nous entraînerait à notre perte. De même, une écologie déifiant mère Nature risquerait de le faire en oubliant notre "sphère anthroposociale".
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