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Fin d'une idée reçue sur les premières étapes de la formation du pétrole.


Contrairement aux suppositions, c'est un processus purement chimique, et non biologique, qui intervient dans les premières étapes de la formation des gaz naturels et du pétrole.Cette découverte de l'unité"Substances naturelles/ Chimie moléculaire"(CNRS, Université Strasbourg I), remet en cause la thèse selon laquelle les microorganismes initient la transformation des résidus organiques lipidiques en composés sédimentaires stables. Ces résultats sont parus dans la revue Science du 16 juin 2006.

Protéines, acides nucléiques et sucres sont rarement préservés longtemps après la mort des organismes. Ce sont surtout des hydrocarbures qu'on trouve dans des roches âgées de plusieurs centaines de millions d'années, parfois sous la forme concentrée de pétrole, gaz ou charbon. Ces composés proviennent de la transformation de lipides biologiques, qui contiennent souvent dans leur squelette carboné des doubles liaisons, en composés saturés plus résistants à la dégradation. Jusqu'à présent, les conditions dans lesquelles ces transformations ont lieu n'étaient que superficiellement connues. Deux hypothèses étaient cependant couramment avancées : d'une part la préservation serait favorisée en absence d'oxygène, d'autre part les responsables de ces transformations seraient des microorganismes.

L'équipe de chimistes de l'unité"Substances naturelles/ Chimie moléculaire"du CNRS et de l'Université Louis Pasteur de Strasbourg, dirigée par Pierre Albrecht, vient de remettre en cause cette seconde hypothèse. En collaboration avec un géologue de l'Institut fédéral de technologie de Zürich, les chercheurs ont étudié des sédiments récents déposés au fond du lac de Cadagno en Suisse.

La situation particulière de ce lac en fait un modèle idéal, représentatif de milieux qui ont existé dans de nombreux bassins marins au cours de l'histoire de la Terre et donné lieu au cours du temps à des roches-mères dans lesquelles la matière organique déposée s'est transformée en pétrole.

Le lac Cadagno présente une stratification en deux couches : à la surface une zone oxique (avec oxygène), et en dessous de 11 m, une zone anoxique (sans oxygène).

L'anoxie est due à l'alimentation du fond du lac en sources riches en sulfates. Dans le sédiment et dans la zone d'eau profonde, ces derniers sont transformés par voie bactérienne en hydrogène sulfuré (H2S).

A la limite entre zone oxique et anoxique, des bactéries rouges hautement spécialisées utilisent l'hydrogène sulfuré pour une forme particulière de photosynthèse, empêchant ce constituant de remonter dans les couches d'eau supérieures où il deviendrait néfaste pour la faune.

Source : CNRS

http://www.techno-science.net/?ongl...
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