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Des transports plus propres et de meilleure qualité pour l’Europe


La circulation urbaine est responsable de 40% des émissions de CO2 dues au transport routier. En Europe, 9 citoyens sur 10 sont exposés à des émissions de particules dangereuses supérieures à la norme tolérée. Le temps perdu dans les embouteillages coûtera bientôt 1% du PIB de l’Union européenne. Au niveau des transports urbains, l’UE non seulement contribue au financement d’infrastructures et d’équipements, mais soutient également des projets visant à remplacer l’essence par des carburants alternatifs et plus propres. La plupart des villes de l’Union adoptent une palette de technologies avancées et de mesures de politique des transports telles que des systèmes alternatifs de gestion de la circulation afin de concilier mobilité et qualité de vie. L’Union européenne coopère avec les villes, notamment par le biais du réseau Civitas, en vue de favoriser l’échange d’expertise et de meilleures pratiques à l’échelon communautaire.

À la veille de la Semaine européenne de la mobilité – du 16 au 22 septembre 2006 – et du forum Civitas de Burgos, en Espagne, les 26 et 27 septembre, Mostra réalise un reportage vidéo sur les alternatives dans les transports urbains. Trois villes européennes, Graz en Autriche, Lille en France et Londres au Royaume-Uni, donnent l’exemple en matière de carburant propre pour les transports publics. Nous verrons aussi comment ces villes ont introduit des systèmes de gestion de la circulation visant à promouvoir l’intermodalité et à réduire l’utilisation de la voiture.

Lille, France
La ville française de Lille est la première au monde à avoir mis au point un métro automatisé à fréquence élevée, capable de transporter chaque année quelque 80 millions de passagers. Aujourd’hui, la ville a développé l’utilisation du biogaz pour alimenter une partie de ses bus. Cette technologie innovatrice permet de conférer au biogaz produit par fermentation de déchets organiques un niveau de qualité comparable à celui du gaz naturel. Tous deux peuvent dès lors être utilisés dans les bus de la ville, ce qui garantit l’approvisionnement. Les bus roulant au gaz ne sont pas seulement moins polluants, ils permettent également de recycler les déchets organiques, ce qui offre une source inépuisable d’énergie non fossile.

Graz, Autriche
Dans le cadre de l’initiative «De la poêle à la pompe» des transports publics autrichiens, les bus de Graz utilisent comme carburant des huiles provenant de restaurants et de ménages. Les huiles domestiques ainsi récupérées sont recyclées et transformées en biodiesel. Comme le bioéthanol, le biodiesel est une alternative écologique aux carburants fossiles et ses émissions sont moindres.

Londres, Royaume-Uni
À cause de sa circulation intense, Londres possède l’un des taux de pollution atmosphérique les plus élevés de l’Union européenne. La ville a testé des bus à hydrogène, à l’instar de 9 autres villes européennes, dans le cadre d’un programme de recherche communautaire. Le bus à hydrogène utilise une cellule de carburant pour générer de l’électricité. On applique de l’hydrogène à l’un des pôles et de l’oxygène à l’autre. Ils se recombinent ensuite pour produire de l’eau, un déchet non polluant. Londres a l’intention d’introduire 70 bus à hydrogène dans son réseau de transport public à l’horizon 2010. D’ici là, la question de l’autonomie des véhicules et de la distribution de l’hydrogène devrait être réglée.

Accès limité au centre-ville
Lille, Graz et Londres adoptent également des systèmes d’incitation ou de dissuasion afin de promouvoir l’utilisation des transports publics au lieu de la voiture personnelle pour accéder au centre-ville. L’accès au cœur de Londres coûte 8 livres sterling. Lille a construit des aires de stationnement aux entrée de la ville – le stationnement pour la journée et un ticket de bus pour le centre coûtent 3 euros. Le centre de Graz est réservé aux piétons, aux cyclistes et aux transports publics. Même les marchandises sont acheminées jusqu’aux magasins au moyen d’un camion de service de faible tonnage.

Interviews:

* Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne chargé des transports
* Yves Baesen, Lille Métropole
* Gerhard Amtmann, Grazer Stadtwerke
* Wilhelm Hammer, Biodiesel International
* Anna Rickard, London Buses Ltd
* Ken Livingstone, maire de Londres
* Malcolm Murray-Clark, directeur de la redevance pour les encombrements
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