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EU : Le département d'État publie son rapport sur les droits de l'homme en 2006


(Ce rapport fait le bilan du respect des droits de l'homme dans 196 pays.)
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Par Michelle Austein Rédactrice de l'USINFO

Washington - Les États-Unis espèrent que le Rapport annuel du département d'État sur les droits de l'homme dans le monde « sera une source d'information pour les gouvernements et les sociétés, et une source d'inspiration pour tous ceux qui ouvrent toujours à l'avènement de changements pacifiques et démocratiques dans le monde », a déclaré la secrétaire d'État Condoleezza Rice.

Mme Rice, la sous-secrétaire d'État à la démocratie et aux affaires mondiales Paula Dobriansky, et le secrétaire d'État adjoint à la démocratie, aux droits de l'homme et au travail, Barry Lowenkron, ont présenté le rapport et discuté de ses conclusions lors d'une conférence de presse organisée au département d'État le 6 mars.

Ce rapport, soumis au Congrès, comme chaque année, conformément à la loi fédérale, examine le statut des droits de l'homme dans 196 pays et entités.

Avec la publication de ce rapport, les Américains « s'engagent une fois de plus à soutenir ceux qui ont le courage de lutter pour leur liberté et leurs droits », a dit Mme Rice. « Nous nous engageons à demander des comptes à tous les gouvernements qui persistent à considérer les droits de leurs citoyens comme une option plutôt que comme une exigence non négociable de la dignité humaine. »

« Trop souvent, au cours de l'année passée, nous avons reçu des rappels douloureux du fait que les droits de l'homme, s'ils vont de soi, ne sont pas automatiquement respectés, et que le désir de l'humanité de vivre dans la liberté, qui est universellement légitime, n'est pas universellement respecté. La liberté et les droits de l'homme exigent des institutions publiques transparentes et responsables, une société civile florissante, un appareil judiciaire et un pouvoir législatif indépendants, des médias libres et des forces de sécurité capables de maintenir l'ordre. »

On peut distinguer certaines tendances générales dans le rapport de 2006, a expliqué M. Lowenkron.

« Dans le monde entier, les hommes et les femmes ont continué d'insister sur le respect de leurs droits et le devoir de leur gouvernement de les écouter, et sur leur désir de voir leur opinion et leur vote compter. » Si certains progrès chèrement gagnés ont été réalisés dans plusieurs pays, cela n'a pas été le cas partout.

C'est ainsi, par exemple, que, selon l'introduction du rapport, bien que l'Égypte ait tenu la première élection présidentielle multipartite de son histoire en 2005, son gouvernement n'en continue pas moins à retenir prisonnier l'ancien candidat à la présidence Ayman Nour.

Le rapport constate que les conflits, tant internes que transfrontaliers, ont tendance à freiner les progrès en matière de droits de l'homme, a indiqué M. Lowenkron. L'introduction présente des cas en Irak, en Afghanistan, au Liban et en Indonésie, où la violence et le terrorisme ont sapé le processus démocratique ou provoqué d'importants déplacements de population.

Le rapport constate également qu'« à mesure qu'il prend de l'ampleur, le mouvement mondial en faveur d'une plus grande liberté personnelle et politique se heurte à une résistance croissante de la part de ceux qui se trouvent menacés par une telle évolution », a dit M. Lowenkron.

Selon lui, cette résistance s'exerce en particulier contre les organisations non gouvernementales (ONG) et les journalistes, à l'égard desquels « un nombre inquiétant de pays ont adopté ou appliqué sélectivement des lois ou des règlements » répressifs. Ainsi, en Russie, une nouvelle loi assujettit certaines ONG à des critères d'enregistrement plus rigoureux, tandis qu'en Biélorussie, les inspections fiscales compliquent le fonctionnement des associations de la société civile. Au Turkménistan, on a interdit aux journalistes tout contact avec des étrangers sauf autorisation spécifique.

L'introduction du rapport note que c'est dans les pays où le pouvoir était concentré entre les mains de dirigeants totalitaires ou autoritaires qui n'avaient de comptes à rendre à personne que les pires infractions aux droits de l'homme ont été commises. Au nombre de ces pays figurent la Corée du Nord, l'Iran, la Birmanie, le Zimbabwe, Cuba, la Chine, la Biélorussie et l'Érythrée. L'introduction fait également mention du génocide dans la région du Darfour, au Soudan, dont la responsabilité retombe sur le gouvernement soudanais et la milice des Djandjawids qu'il soutient. Au moins deux cent mille civils ont été tués et deux millions d'autres été déplacés par les combats.

Pour la première fois, le rapport sur 2006 comprend une section pour chaque pays détaillant son respect pour la liberté d'expression sur l'internet. On y trouve des informations sur l'accessibilité du public à l'internet et sur la manière dont les utilisateurs s'en servent, de même que sur la mesure dans laquelle le gouvernement restreint ou bloque sans raison valable l'accès à la Toile ou à divers sites, a indiqué Mme Dobriansky. En outre, le rapport examine les moyens par lesquels ces restrictions sont imposées ainsi que les peines auxquelles s'exposent les personnes qui cherchent à exercer leur liberté d'expression dans l'internet.

« En dépit des engagements internationaux en faveur de la liberté d'expression, nombre de gouvernements de par le monde cherchent à entraver le pouvoir transformateur de l'internet et à limiter le droit de leurs citoyens de participer à des échanges électroniques d'informations, d'idées et d'idéaux », a déclaré Mme Dobriansky. Dans un certain nombre de pays, on a incarcéré des personnes qui avaient osé s'exprimer dans l'internet, a-t-elle ajouté.

« Nous ne cesserons de défendre la liberté de l'internet, notamment en abordant ce sujet directement auprès des autorités étrangères compétentes et en essayant de les convaincre du fait que toute entrave à la liberté d'expression en ligne est contraire à leurs intérêts et à ceux de leur pays », a dit la haute responsable. « Les nouvelles informations contenues dans le rapport de cette année auront certainement un effet considérable. »

(Les articles du «Washington File» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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