Transpaille et Agrifiltre : biodigérer et valoriser déchets et effluents organiques
Communiqué de presse
12 avril 2007
Transpaille et Agrifiltre : biodigérer et valoriser déchets et effluents organiques
Ces deux procédés mis au point et brevetés par le Cirad, en partenariat avec des partenaires, intéressent les pays du Sud et du Nord. Ils offrent la perspective d’une agriculture propre, écologique, réductrice de pollution. Le projet Agrifiltre-Mexique pour le traitement des eaux de lavage du café vient d’être labellisé par le Pôle de compétitivité PACA/LR « Gestion des risques et vulnérabilités des territoires ».
C’était en 1990, le Cirad lançait alors une opération pilote de traitement des effluents (contenus de panses) de l’abattoir de Thiès, au Sénégal. Le biodigesteur Transpaille permit le recyclage des déchets en biogaz et compost. Le biogaz produisant l’électricité de l’abattoir tandis que le compost était utilisé comme engrais vert ou plant-motte par la filière maraichère de Dakar. Deux versions ont été développées. « Transpaille à la ferme » a été installé au Togo, Niger, Sénégal, Soudan, Mali, Tchad, Congo mais aussi au Mexique pour différents déchets (fumier, pulpe à café, résidus de manioc, jacinthe d’eau) et différents usages (irrigation, séchage, cuissons domestiques, artisanales et industrielles). « Transpaille-abattoir » pour le traitement des effluents, sert aussi à la production d’électricité pour les chambres froides et à la production de supports pour plants en motte. La diffusion de sa technologie s’est réalisée de 1996 à 2000 avec des installations aux abattoirs de N’Djaména au Tchad et d’El Fayoum en Egypte, ainsi qu’au Mali, dans la région de San, pour alimenter des pompes à irrigation.
Les déchets végétaux ne sont pas en reste. A la demande de coopératives mexicaines de café le Cirad associé à l’UM2 (Université Montpellier 2 Sciences et Techniques) et ses partenaires industriels français et mexicains travaillent actuellement sur un projet qui associera le procédé Agrifiltre® -filtration sur un lit pailleux - à un bio-réacteur à membrane (BAM), dans les usines de production de café de Veracruz. La pulpe très riche des cerises du café et les eaux de lavage sont filtrées et valorisées en biogaz, compost, alimentation animale et même biomolécules pour application pharmaceutique et cosmétologique.
Du Sud vers le Nord
De 1994 à 2002 , Le Cirad en partenariat avec la société Guyomarc’h Nutrition Animale (GNA EVIALIS), installe alors en Bretagne, le procédé Agrifiltre pour la biofiltration à température ambiante de lisiers bruts ou de boues de traitement de lisier. A la sortie du système, il reste un compost solide à haute valeur agronomique et excellent engrais organo-minéral. L’Agence de l’Eau validait en juin 2001 le procédé permettant ainsi l’accès des utilisateurs aux subventions publiques .
Une version industrielle automatisée Agrifiltre II est ensuite développée par le Cirad et le groupe Evialis, spécialiste international de nutrition-santé animale. L’implantation reste actuellement en attente du soutien d’opérateurs privés et des autorités régionales.
Le recyclage des eaux et boues d’épuration posent problème en zones rurales. Leur digestion par voie anaérobie (absence d'oxygène) avec production d'un biogaz, de compost ou eaux propres pour l’irrigation agricole comme dans le procédé Agrifiltre - boues de STEP (stations d'épuration urbaines) intéresse tout particulièrement les petites communes rurales, jusqu’à 2000 équivalents habitants. Soucieuses de préserver leur environnement, quelques collectivités locales des hauts cantons de la Région Languedoc Roussillon ont aussi montré leur intérêt pour Agrifiltre. Une approche des industriels et des services de la Région du secteur est en cours pour finaliser les travaux de recherche à l’échelle du prototype pilote de St Hippolyte installé sur une station de la SAUR près de Perpignan.
Partagez
Donnez votre avis