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Les États membres du G8 parviennent à un accord sur le réchauffement climatique


Par Andrzej Zwaniecki
Rédacteur de l'USINFO

Washington - Les chefs d'État et de gouvernement des pays membres du groupe des Huit (G8) (l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni et la Russie) se sont mis d'accord sur un processus accéléré susceptible d'aboutir à une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique.

« Nous sommes (.) résolus à prendre des mesures vigoureuses et rapides pour nous attaquer aux changements climatiques », disent-ils dans la déclaration qu'ils ont faite à ce sujet le 7 juin, à Heiligendamm (Allemagne).

Après avoir souligné que les changements climatiques constituaient un problème urgent, les dirigeants demandent aux pays qui consomment beaucoup d'énergie et qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre d'élaborer d'ici à la fin de 2008 un nouvel accord-cadre mondial portant sur les émissions de ces gaz. Cet accord-cadre servirait de base à la conclusion, à la fin de 2009 et sous les auspices de l'Organisation des Nations unies, d'un accord mondial de plus grande ampleur qui remplacerait le protocole de Kyoto, dont la date d'expiration est en 2012.

Le protocole de Kyoto est un amendement à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Les pays qui ratifient ce protocole s'engagent à réduire leurs émissions de gaz carbonique et de cinq autres gaz à effet de serre ou à négocier leurs droits d'émission s'ils maintiennent au même niveau leurs émissions de ces gaz ou s'ils les accroissent. Les États-Unis n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto car ils estiment qu'il entraverait leur croissance économique et que ses résultats seront insignifiants si de grands pays en développement, tels que la Chine et l'Inde qui émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre, n'y adhèrent pas.

Le conseiller adjoint à la sécurité nationale des États-Unis, M. David McCormick, a déclaré à la presse, le 7 juin, que les chefs d'État et du gouvernement du G8 étaient parvenus pour la première fois à un accord sur les moyens de progresser. « Lorsque vous examinerez ce texte, a-t-il dit, vous vous rendrez compte qu'il s'agit d'un immense pas en avant, pour ce qui est de notre entente et de notre accord sur la voie à suivre. »

Pour sa part, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, M. Stephen Hadley, a indiqué que les propositions soumises par l'Union européenne, par le Japon et par le Canada en ce qui concerne les objectifs à long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre étaient divergentes et qu'il serait nécessaire de les étudier davantage. Néanmoins, a-t-il dit à la presse, le président Bush s'est prononcé en faveur de la proposition de la chancellière allemande, Mme Angela Merkel, selon laquelle la réduction de moitié d'ici à l'année 2050 des émissions à gaz à effet de serre constituait un objectif auquel on devait aspirer.

La déclaration ne prévoit pas d'objectif précis en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre parce que tous les principaux intervenants n'étaient pas à la table de négociations, a-t-il dit, en faisant ainsi allusion à de grands pays en développement qui craignent, selon lui, que la limitation de ces émissions entrave leur croissance économique.

Afin d'atténuer cette crainte, les chefs d'État et de gouvernement indiquent dans leur déclaration qu'il convient de s'attaquer à la question des changements climatiques dans un cadre plus vaste qui devrait comprendre la sécurité énergétique, la croissance économique et le développement durable. Il faut considérer toutes ces questions d'une manière uniforme, a dit M. Hadley, de sorte que les pays en développement se rendent compte qu'ils n'ont pas besoin de protéger leur environnement aux dépens du développement, de la croissance et de la réduction de la pauvreté.

Les chefs d'État et de gouvernement indiquent qu'ils souhaitent faire participer les pays en développement qui sont de grands consommateurs d'énergie et de grands émetteurs de gaz à effet de serre, tels que l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Inde et le Mexique, à l'étude des meilleurs moyens de s'attaquer aux changements climatiques. Ils expriment également le souhait d'une coopération et d'une coordination plus grande avec ces pays en matière d'élaboration des mesures nécessaires, étant donné leur importance croissante dans l'économie mondiale.

Tant les pays du G8 que les grands pays en développement ont l'occasion de définir un nouveau partenariat face aux problèmes économiques mondiaux, font-ils remarquer dans leur déclaration, en soulignant également que les obstacles au commerce et le protectionnisme font peser une menace sur la prospérité et le développement et qu'il convient d'élargir davantage l'accès aux marchés. Ils reconnaissent cependant que la mondialisation et les progrès en matière de technologie n'ont pas que des avantages et qu'ils entraînent aussi des bouleversements. Afin d'éviter ces bouleversements, ils proposent d'encourager l'adoption de normes plus strictes dans le domaine social, le renforcement de la gouvernance et la responsabilité sociale des entreprises et la mise en place d'un filet de protection sociale.

Source : Washington File

Les articles du «Washington File» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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