Des plantes qui s’affichent à la verticale : Nouveau concept de jardins à la verticale
C’était au printemps 2003, Jean-François Daures, architecte spécialisé dans l’environnement et passionné par la technique de végétalisation des murs et toitures, prenait contact avec le Cirad. Depuis s’est établie une fidèle collaboration avec René Lecoustre, chercheur en agronomie et modélisation des plantes à l’UMR AMAP (Unité mixte de recherche botAnique et bioInforMatique de l'Architecture des Plantes).
En 2007, une deuxième convention de suivi technique, recherche et développement est signée entre la société Végétalis-Grenwall de Jean-François Daures et le Cirad. Le cahier des charges est passionnant mais difficile comme l’explique René Lecoustre : « nous devons fournir des plantes de petite dimension, résistantes, adaptées et produisant peu de débris ». L’un des enjeux de cette année est d’importance, il s’agit de la décoration du fronton de 16 mètres de hauteur autour de la porte d’entrée de la serre amazonienne du zoo de Lunaret (ouverture prévue à la fin de ce printemps 2007).
Le principe étant celui de murs couverts d’un substrat végétal dans de petits paniers desquels s’échappent à la verticale, de multiples variétés de plantes. Véritables « tableaux vivants », ces murs végétaux offrent bien des avantages. Outre le charme esthétique d’une surface qui change au gré des saisons, le jardin vertical a des propriétés isolantes non négligeables. « la présence d’une lame d’air continue ventilée entre le mur porteur et le mur végétal donne un effet manteau qui assure une isolation thermique. Le substrat lui-même confère à l’ensemble des qualités d’absorbant acoustique» précise René Lecoustre. Il ajoute : « les visiteurs du Salon des Maires à Paris, du Salon International de l’Agriculture de Paris et du Salon Pullotech de Lyon, venaient d’ailleurs téléphoner sur le stand Végétalis-Greenwall ».
Du génie végétal
Les chercheurs de l’UMR AMAP ont apporté leur savoir faire en matière de connaissance et résistance des plantes mais aussi de procédés de culture. René Lecoustre a fait le choix d’un substrat qui vient de l’île de Chiloe au Chili, une sphaigne qui absorbe 20 fois son poids en eau et qui se dégrade moins vite que la plupart des substrats naturels comme la fibre de coco. Elle est en outre antibactérienne et aide les plantes à résister aux maladies et parasites. Un système d’irrigation à microgoutteurs a été installé entre les paniers qui s’accrochent sur une grille fixée au mur. Une pompe permet le recyclage de l’eau d’arrosage, préalablement récupérée.
Le choix de la végétation s’est fait en fonction des conditions climatiques, de l’orientation du mur et de la lumière. Il a fallu également résoudre les phénomènes de compétition (phytosociologie) et de phytotoxicité entre les plantes. 45 variétés différentes ont été étudiées au centre d’essai mobile situé sur le campus Lavalette du Cirad. Le logiciel AMAP de simulation de croissance des plantes mis au point par le Cirad a dû être adapté à cette poussée verticale et a permis de réaliser des simulations de croissance utiles à la communication des premières réalisations.
D’autres projets de murs végétalisés sont en cours : un hôtel à Cannes, un immeuble à Béthune, un hypermarché avec 1000 m2 de façade plein sud, la médiathèque de Toulouse, la salle tropicale de l’aquarium du Trocadéro etc.
« La ville intègre la nature » se félicite René Lecoustre. La Région Languedoc-Roussillon ne s’y est pas trompée qui a sélectionné la société Greenwall et l’UMR AMAP pour présenter ses réalisations sur son stand, au Salon européen de la recherche et de l'innovation, du 7 au 9 juin à Paris.
Contact scientifique : René Lecoustre, rene.lecoustre@cirad.fr
Contact presse : Florence Vigier, florence.vigier@cirad.fr
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