Ouganda : la mise en commun des ressources améliore les rendements agricoles
Grâce aux coopératives, l'agriculture de subsistance peut devenir une agriculture commerciale.
(Cet article est le sixième d'une série consacrée aux programmes d'aide alimentaire et agricole des États-Unis ciblant les populations vulnérables du monde.)
Washington - Il y a cinq ans, Charles Mpaulo et d'autres paysans qui exploitaient des petits lopins de terre dans la région très pauvre de Buyamba, en Ouganda, n'avaient guère de perspectives d'avenir. Ils produisaient trop peu de riz, de maïs, de café, ou autres produits agricoles pour que d'importants acheteurs s'intéressent à eux, et la qualité de leurs produits était tellement mauvaise qu'ils n'auraient pas pu les vendre même si leurs rendements s'étaient améliorés.
En 2003, un programme sur cinq ans financé par les États-Unis, l'« Agriculture Productivity Enhancement Program », ou APEP (Programme visant l'amélioration du rendement de l'agriculture), offrit la chance à Charles Mpaulo et à d'autres agriculteurs ougandais d'améliorer leurs conditions de vie en les aidant à accroître le rendement et la qualité de leurs récoltes et à les commercialiser.
Pour les responsables de l'APEP, les organisations de producteurs, ou coopératives, sont le meilleur moyen de commercialiser les produits agricoles, mais lorsque les agents de la « National Cooperative Business Association », ou NCBA, (Association nationale des coopératives commerciales), organisme qui gère ce projet pour l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), ont proposé aux paysans l'idée de mettre en commun leurs ressources, ils se sont heurtés à un vif scepticisme.
« L'expérience du passé, en ce qui concerne les associations d'agriculteurs, n'avait pas laissé de bons souvenirs », explique le responsable du programme NCBA pour l'Ouganda, M. Mike Mailloux.
Le personnel attaché au NCBA a donc pris contact avec les acheteurs et les fournisseurs d'intrants afin d'identifier les débouchés spécifiques qui existaient et a ensuite précisé aux agriculteurs quels étaient les critères à respecter pour tirer le meilleur parti de ces possibilités.
Si certains agriculteurs sont restés sceptiques, 240 d'entre eux ont sauté sur l'occasion et créé 12 associations de producteurs en 2003. Les agents du NCBA les ont aidés à élaborer des plans commerciaux et leur ont appris les rudiments de l'organisation, de la gestion et de la finance, ainsi que des techniques visant à améliorer leurs méthodes agricoles et à maintenir la qualité de leurs produits. L'APEP a également établi des centres où les agriculteurs peuvent se familiariser avec les techniques de gestion des cultures et d'amélioration des rendements.
Dès la première année, les groupes de producteurs ont obtenu 20 % de plus pour les ventes en gros de produits de qualité, des résultats qui ont fait une bonne publicité pour les coopératives.
Certains groupes de producteurs ont associé leurs forces pour créer des organisations encore plus importantes baptisées « commission de dépôt ». Des économies sont réalisées du fait des quantités commercialisées à cette échelle et les partenariats qui se créent avec les acheteurs engendrent des bénéfices pour toutes les personnes concernées.
« Les liens solides qui ont été créés en Ouganda avec des acheteurs sur lesquels on peut compter à long terme permettent de garantir que le travail commencé par l'USAID se poursuivra lorsque le programme et l'assistance technique prendront fin », a expliqué M. Mailloux.
Selon le NCBA, à la date du mois de mars, on dénombrait plus de 3.400 associations de producteurs et 203 commissions de dépôt en Ouganda, soit quelque 70.000 membres au total.
La plupart des associations de producteurs, a précisé M. Mailloux, ne font que débuter et de nombreux défis les attendent. Il n'en demeure pas moins qu'à première vue, elles ont été couronnées de succès. Pour les six premiers mois de 2006, ces agriculteurs ont vendu près de 100 fois plus de café, de coton et autres produits agricoles que durant toute l'année 2004, des résultats qui ont de loin dépassé ceux qui avaient été prévus. En outre, le prix obtenu pour ces produits a largement dépassé celui obtenu précédemment.
À Buyamba, la commission de dépôt a mis sur pied une caisse d'épargne et de crédit, permettant ainsi à ses membres et à ses déposants d'avoir accès au crédit.
« Désormais, les besoins de l'exploitation ne posent plus problèmes ; les gens peuvent faire soigner leurs enfants et faire face aux autres urgences du foyer. C'est une manne tombée du ciel », a fait valoir M. Mpaulo.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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