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Seuls 2 rapports développement durable du CAC 40 accordent une place centrale à la formation des salariés


Novethic et « des Enjeux et des Hommes » présentent aujourd’hui les résultats d’une étude sur la place de la mobilisation des salariés dans la communication développement durable des entreprises du CAC 40.

Ses principales conclusions montrent que la sensibilisation et la formation des salariés ne sont pas encore considérées comme des enjeux majeurs de la stratégie RSE des entreprises. Pour plus de la moitié du CAC 40 la formation et la sensibilisation des salariés au développement durable ne fait pas partie des objectifs affichés A l’heure où toutes les entreprises du CAC 40 communiquent sur leur stratégie d’entreprise responsable, la formation des salariés ne semble pas perçue comme un enjeu stratégique.

Seuls 11 dirigeants du CAC 40 évoquent l’enjeu de la mobilisation des salariés dans leur éditorial, 8 entreprises se donnent des objectifs d’intégration de valeurs du développement durable dans leur culture et leurs pratiques et enfin 22 ne font référence à aucun objectif de sensibilisation et de formation dans leurs priorités de l’année.

Une progression limitée
Si elles sont encore 7 à ne rien présenter de leurs actions internes, elles étaient 16 dans ce cas l’année précédente. Sur les 40 rapports étudiés, 22 font référence à des actions « ponctuelles » concernant une thématique liée à la RSE (HSE, conformité, achats responsables, éco-conception …) ou une population donnée (le réseau développement durable, les acheteurs, les managers, …) soit 7 de plus que dans les rapports 2005. La qualité de la communication sur la formation des salariés aux impacts que les stratégies développement durable ont sur leurs métiers s’améliore mais d’importants progrès restent à faire. Un peu plus d’un quart seulement des entreprises étudiées obtiennent une note supérieure à la moyenne sur leur communication développement durable. Dans deux cas seulement, une place centrale est donnée à cette dimension.

Actions à périmètre limité et rares informations quantitatives
Lorsque des actions sont mentionnées, la plupart ont un périmètre restreint, soit par la zone géographique (limitée aux équipes françaises), soit par la cible visée (un service ou une unité de production), soit par la durée du déploiement (limité à la semaine du développement durable). Seules deux entreprises présentent des opérations concernant l’ensemble de leurs salariés. Dans de nombreux cas, elles ne concernent que quelques thématiques de la RSE, les plus citées dans les rapports 2006 sont l’environnement, l’éthique et la diversité.
90% des données fournies sont de nature qualitative. Quasiment aucune donnée chiffrée n’apparaît sur la durée, le nombre des formations ou le nombre de salariés concernés. 21 entreprises ne donnent aucun chiffre. De plus lorsque les actions de formation et de sensibilisation sont mentionnées, il n’existe quasiment aucune donnée permettant d’évaluer leur ampleur, leur impact ou encore leur évolution d’une année sur l’autre.

Le déploiement du développement durable, enjeu stratégique
La RSE s’intègre petit à petit au sein des grandes organisations comme en témoignent les rapports développement durable. Cela ne signifie cependant pas qu’elle soit bien comprise et appropriée par la majorité des collaborateurs. Encore trop souvent seuls les décideurs de premier rang et les équipes directement en charge du développement durable ont vraiment cerné les enjeux et la nécessité des changements associés. Pour les autres, notamment les opérationnels, la RSE reste une notion floue, difficile à mettre en oeuvre. Or, les engagements des entreprises dans ce domaine ne seront réellement effectifs que lorsque la RSE sera ancrée dans les pratiques professionnelles et les comportements de chacun des métiers, de chacune des fonctions. Le déploiement est au coeur de la crédibilité des engagements au service du développement durable.
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