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Le rôle du traité sur l'ozone dans la lutte contre le changement climatique, au cœur de la réunion des ministres de l'environnement au Canada


Nairobi, Montréal, 14 septembre 2007 - Le gel et l'élimination accélérés des hydrochlorofluorocarbones (HCFC), substances chimiques utilisées pour remplacer des substances encore plus préjudiciables pour la couche d'ozone, connues sous le nom de CFC, seront discutés par les gouvernements lors d'une réunion internationale à Montréal, Canada
De nouvelles évaluations scientifiques et techniques indiquent que l'accélération du gel et de l'élimination des HCFC et de leurs produits dérivés ne pourraient pas seule aider au rétablissement de la couche d'ozone.

Une accélération pourrait également jouer un rôle important en réponse à un autre défi environnemental majeur : le changement climatique. Un nombre record de neuf pays, développés et en développement, ont soumis six propositions différentes qui seront discutées dans la métropole canadienne entre le 17 et 21 septembre par près de 191 Parties ou gouvernements. Les négociations auront lieu pendant la célébration du 20ème anniversaire Protocole de Montréal - traité mondial pour la protection de la couche d'ozone.

Ce traité fut négocié en réponse aux préoccupations internationales croissantes causées par l`apparition d'un trou dans la couche d'ozone au dessus de l'Antarctique, trou provoqué par l'utilisation de substances chimiques appauvrissant la couche d'ozone présentes dans des produits comme les laques capillaires et le matériel anti-incendie.

Il y a une dizaine d'années, les HCFC, considérés moins dangereux pour la couche d'ozone, étaient promus en remplacement des vieux CFC et sont actuellement d'usage courant dans des produits tels que les systèmes de réfrigération et de climatisation, et les mousses d'extinction des incendies. Le Protocole de Montréal, traité des Nations Unies pour la protection de la couche d'ozone adopté en 1987, avait prévu que les pays industrialisés parviennent à une élimination totale des HCFC en 2030, et en 2040 pour les pays en développement.

Cependant, les scientifiques et plusieurs gouvernements étudient actuellement différentes options pour un gel plus rapide de la consommation et de la production des HCFC, et ainsi devancer d'une décennie l'échéancier d'élimination.

Ceci fait suite aux résultats de recherches indiquant que l'accélération pourrait, au cours des prochaines décennies, fournir des réductions d'émission cumulatives de dioxyde de carbone équivalentes probablement à 18 à 25 milliards de tonnes métriques (18 à 25 gigatonnes), en fonction du degré de réussite des gouvernements à encourager de nouvelles alternatives technologiques protectrices de la couche d'ozone et du climat.

Annuellement, cela devrait représenter une réduction de plus de 3,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'origine humaine. En revanche, le Protocole de Kyoto, traité majeur de réduction des émissions de gaz à effet de serre, devait en principe permettre de réduire les émissions des pays développés à tout juste un peu plus de cinq pour cent en 2012.

Les avantages à terme d'une stratégie d'arrêt et d'élimination accélérée des HCFC pourraient être au-delà de 18 à 25 milliards de tonnes métriques, d'après un rapport récemment publié par le Comité d'évaluation technologique et économique du Protocole de Montréal responsable d'instruire les négociations à la conférence internationale au Canada, et à peu près 38 milliards de tonnes (38 gigatonnes) de dioxyde de carbone si l'accélération est accompagnée par la récupération et la destruction de vieux équipements et mousses isolantes, et l'amélioration du rendement énergétique. Par exemple, un changement plus rapide aux alternatives des HCFC pourrait bien stimuler l'innovation technologique avec une introduction plus rapide d`équipements à meilleur rendement énergétique, qui à leur tour aideraient à une réduction encore plus importante des émissions de gaz à effet de serre.

La couche d'ozone et la santé humaine en profiteraient également. Selon certains scénarios d'élimination accélérée, les niveaux d'ozone pourraient revenir aux niveaux salubres d'avant 1980, quelques années plus tôt que les prédictions scientifiques actuelles.

Les avantages incluraient une réduction du cancer de la peau, des cataractes, et des dangers causés au système immunitaire humain, ainsi que la réduction des dégâts causés aux écosystèmes agricoles et naturels.

Achim Steiner, secrétaire général adjoint des Nations Unies et directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) responsable de la mise en ouvre du Protocole de Montréal, a déclaré: « Le Protocole de Montréal est sans nul doute l'un des traités multilatéraux les plus réussis, et je me réjouis de participer à la célébration de deux décennies de réussite dans la ville canadienne où il est né ».

« L'élimination des CFC n'a pas seulement mis la couche d'ozone sur la voie de la guérison. Une nouvelle étude, publiée en mars 2007 par des scientifiques américains et néerlandais, démontre également que le retrait des CFC a participé à la lutte contre les changements climatiques. Mais le succès du traité est loin d'être terminé, une variété de nouveaux et grands chapitres restant encore à écrire. En effet, si les gouvernements adoptent l'action accélérée sur les HCFC, nous pouvons nous attendre non seulement à un rapide rétablissement de la couche d'ozone, mais également à une contribution importante au défi du changement climatique », a-t-il dit.

M. Steiner a ajouté: « De cette manière le traité démontrera également que les accords environnementaux multilatéraux comme le Protocole de Montréal et le Protocole de Kyoto incluent de plus importants avantages environnementaux, sociaux et économiques que ceux reconnus au départ. En bref, les traités qui travaillent ensemble peuvent faire bien plus, plus rapidement et à moindre coût ».

L`honorable John Baird, ministre canadien de l'Environnement, a déclaré : « Le Protocole de Montréal original est un modèle de réussite extraordinaire qui peut être atteint quand la communauté internationale agit en communion pour faire face aux problèmes environnementaux. En sa qualité de pays hôte de cette réunion, dont il est fier, le Canada est convaincu que beaucoup plus peut être accompli, et c'est pour cette raison que nous soutenons la stratégie d'élimination accélérée des HCFC. Nous travaillerons avec les pays qui ont signé le Protocole pour faciliter sa réalisation, et nous pousserons la communauté internationale à suivre l'exemple de cette réussite qui a commencé ici il y a 20 ans ».

La réunion des ministres de l'Environnement précède le Sommet des chefs d'Etat convoqué par le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Kin-moon à New York le 24 septembre pour arriver à un consensus sur la nécessité d'engager une action pour le climat et un pacte global de réduction des émissions de gaz à effets de serre qui remplacera le protocole de Kyoto à son expiration dans cinq ans.

Le gel et l'élimination accélérées des HCFC pourront offrir des victoires rapides aux gouvernements concernés par le changement climatique et favoriser un nouvel accord sur les émissions de gaz à effet de serre avant l'expiration du Protocole de Kyoto en 2012, a suggéré le PNUE.

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