Mediaterre

   

Les effets des changements climatiques sur la couche d'ozone restent imprécis


(La situation vingt ans après la conclusion du protocole de Montréal) (985)

Par Cheryl Pellerin Rédactrice de l'USINFO

Premier article d'une série de deux sur le protocole de Montréal et sur l'ozone stratosphérique

Washington - Depuis la signature, le 16 septembre 1987, par les représentants de 24 pays du protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, cet accord contribue à réduire de plus en plus la production d'une centaine de substances qui détruisent l'ozone dans la stratosphère et à en limiter l'emploi.

Ratifié par 191 pays, il a permis de diminuer considérablement la production de ces substances, qui est passée de 1,8 million de tonnes en 1987 à 83.000 tonnes à la fin de 2005.

Du fait de l'application généralisée du protocole et de la mise au point de produits de remplacement moins nocifs, la couche d'ozone, qui protège notre planète dans la stratosphère contre les rayons ultraviolets du soleil, n'a pas diminué depuis 1998 au-dessus de la plus grande partie du globe terrestre. On prévoit qu'elle pourrait redevenir aussi dense qu'avant les années 1980 à une date située entre 2050 et 2075.

Ce rétablissement, en particulier en ce qui concerne le trou dans l'ozone qui se produit au printemps au-dessus de l'Antarctique, dépend du maintien de l'application du protocole et également, selon les scientifiques, des effets des changements climatiques.

Selon le directeur adjoint du Centre national de la recherche atmosphérique des États-Unis, qui relève du Laboratoire des systèmes terrestre et solaire, M. Guy Brasseur, il n'était pas tellement question du climat lorsqu'on a fait les prévisions au sujet du trou dans la couche d'ozone.

« Maintenant, a-t-il dit, nous savons que, alors que le climat se modifie, il existe un changement de température dans la stratosphère, qui a un effet refroidissant alors que la surface se réchauffe. La teneur en eau de la stratosphère pourrait changer. Par voie de conséquence, le lien entre le problème relatif à l'ozone et le problème relatif au climat devient important et pourrait accélérer ou retarder le rétablissement de la couche d'ozone. »

Dans la stratosphère

Découvert lors d'expériences en laboratoire vers les années 1850, l'ozone (O3) est un gaz naturel qui est présent dans l'atmosphère. Environ 10 % de l'ozone se trouvent dans la troposphère, située à une distance de 10 à 16 km de la Terre. Le reste est dans la stratosphère qui est au-dessus de la troposphère jusqu'à 50 km d'altitude.

L'ozone est favorable ou défavorable à la vie sur terre en fonction de son emplacement dans l'atmosphère. Dans la troposphère, l'augmentation de la quantité d'ozone causée par des polluants chimiques peut réchauffer la surface terrestre, réduire les rendements agricoles et la croissance des forêts et diminuer chez l'homme la capacité des poumons en causant des douleurs thoraciques, l'irritation de la gorge et la toux.

Au-dessus de la troposphère, l'ozone absorbe en partie des rayons ultraviolets nocifs, protège l'homme contre le risque accru de cancer de la peau, de cataracte et d'atteinte au système immunitaire et protège également la faune et la flore contre une multitude de risques.

L'ozone se forme dans l'atmosphère au cours d'une série de phénomènes chimiques provoqués par le soleil.

Dans la stratosphère, la lumière du soleil cause la décomposition d'une molécule d'oxygène (O2) en deux atomes d'oxygène (O). Chaque atome d'oxygène se combine avec une molécule d'oxygène pour produire l'ozone (O + O2 = 03). Ces réactions ont lieu lorsque la lumière du soleil est présente dans la stratosphère, et la production d'ozone est compensée par sa destruction de gaz naturels et de gaz d'origine humaine dans la stratosphère.

Les gaz qui portent atteinte le plus à l'ozone dans la stratosphère contiennent du chlore et du brome, qui font partie de la famille des halogènes et qui sont transportés dans la stratosphère par divers autres gaz. Les chlorofluorocarbures (CFC) qui contiennent du chlore figurent parmi les gaz les plus destructeurs de l'ozone.

L'appauvrissement de la couche d'ozone

Mis au point dans les années 1930, les CFC étaient utilisés dans les appareils industriels, commerciaux et ménagers parce qu'ils ne sont pas toxiques ni inflammables et qu'ils ne réagissent pas avec d'autres composés chimiques, du moins sur la surface terrestre.

Ils servaient de réfrigérants dans les chambres froides et les réfrigérateurs, d'agents propulseurs, de solvants pour le nettoyage d'appareils électroniques, d'agents de gonflement de la mousse, etc.

« C'étaient de grands composés quand on les a inventés », a déclaré à l'USINFO Mme Anne Douglass, de la NASA. Elle s'occupe du satellite Aura, dont les instruments permettent de suivre la composition chimique de l'atmosphère et de recueillir des données qui aident les chercheurs à mieux comprendre la composition chimique de l'ozone grâce à des modèles informatiques.

Avant les CFC, a-t-elle indiqué, les réfrigérateurs électriques étaient dangereux à cause des gaz qu'ils contenaient, notamment l'ammoniac. Toutefois, le fait que les CFC ne se décomposent pas avant d'atteindre une altitude de 30 km les rend inoffensifs pour l'homme, mais dangereux pour l'ozone

Les résultats obtenus

En 2006, quelque 310 spécialistes de divers pays ont rendu public un rapport sur l'évaluation scientifique de l'appauvrissement de la couche d'ozone, sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l'environnement.

Dans ce rapport, ils indiquent : « Grâce à l'application du protocole de Montréal, l'abondance des gaz appauvrissant la couche d'ozone a commencé de diminuer ces dernières années. Si tous les pays du monde entier continuent de se conformer aux dispositions du protocole de Montréal, cette diminution se poursuivra tout au long du XXIe siècle. »

Le protocole de Montréal donne donc de bons résultats en ce qui concerne la diminution des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, mais des questions demeurent.

Selon un des hauts responsables d'un laboratoire de l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques, M. A.V. Ravishankara, il s'agit de se demande si ce protocole a donné les résultats escomptés, s'il y a d'autres choses que l'on doit savoir et s'il y a d'autres aspects que l'on doit considérer.

Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.

Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
Partagez
Donnez votre avis

Conception & Réalisation : CIRIDD - © 2002-2024 Médiaterre V4.0