10-14 mars au Niger

Le Cirad et ses partenaires* organisent du 10 au 14 mars à Niamey (Niger), un atelier d’échange d’expériences panafricaines sur les approches communautaires de conservation des ressources naturelles. Il s’agit de fédérer similitudes et complémentarités des gestions des aires protégées dans les deux « blocs » francophones et anglophones de l’Afrique.



« Nous voulons confronter les expériences récentes menées en Afrique australe, de l’Ouest et centrale et animer cet échange entre des spécialistes africains venant d’horizons différents », déclare d’emblée Aurélie Binot, chercheur au Cirad.

Depuis ces dix dernières années, l’expertise francophone en matière de gestion des aires protégées et de leurs périphéries, s’est particulièrement développée en Afrique australe et notamment sur des terrains zimbabwéens traditionnellement dédiés à la recherche anglophone. Des concepts novateurs impliquant largement les populations locales dans la gestion des ressources de la biodiversité, ont permis de positionner durablement sur la scène scientifique internationale les équipes pluridisciplinaires françaises (intégrant des chercheurs et des opérateurs de terrain) concernées.

Celles-ci sont devenues les partenaires privilégiés des structures de recherche locales et régionales intervenant dans la zone (universités du Zimbabwe, UICN, WWF (World Wide Fund for Nature), Administration des Parcs nationaux du Zimbabwe etc.) et de programmes de développement visant à l’amélioration des conditions de vie des populations locales.

Dans le même temps, l’Afrique de l’Ouest, a connu plusieurs expériences enrichissantes en matière de recherche sur la gestion de la Faune sauvage. Au début des années 2000, le Bénin, le Burkina Faso et le Niger ont bénéficié de la création du Complexe régional transfrontalier des aires protégées du W (parc naturel partagé entre les trois pays). Le Cirad démarrait en 2001 le programme de recherche ECOPAS, financé par l’Union Européenne, qui a permis la mise en œuvre des principes de cogestion et d’implication des communautés locales dans la gestion et la valorisation des ressources naturelles.

Des expériences du même type ont également été menées en Afrique centrale en mobilisant des approches communautaires. « Les exemples de la gestion communautaire des forêts du Cameroun ou de la gestion des zones cynégétiques - de chasse- villageoises en République centrafricaine sont à ce titre particulièrement riches d’enseignements », précise Aurélie Binot.


Une plate-forme « Aires protégées, périphéries et communautés locales »

Dans une optique de rapprochement des équipes et de mise en commun des expériences, le Cirad a souhaité développer une plateforme d’échanges centrée sur la gestion communautaire des zones à enjeux de biodiversité (aires protégées et leurs périphéries en particulier). Il s’agit d’organiser des échanges réguliers au travers d’ateliers et d’opérations de communication spécifiques (traduction d’ouvrages, échanges d’expertise etc.).

Le premier atelier de Niamey réunira des acteurs de la gestion communautaire de la faune et des aires protégées ainsi que décideurs, chercheurs et opérateurs de terrain en provenance de 11 pays africains et 4 pays européens. Seront au centre des débats, les questions de gouvernance et de cogestion qui se posent souvent aux gestionnaires des aires protégées. Plusieurs échanges entre l’Afrique australe et l’Afrique centrale et occidentale ont déjà été opérés dans un passé plus ou moins récent mais il reste de nombreux points à éclaircir et mettre en commun selon les contextes et les enjeux de conservation. C’est le cas notamment pour la gestion des « conflits homme/faune » ou « problem animal control » (PAC) et des agricultures de conservation dans le contexte similaire d’expansion cotonnière qui caractérise les deux zones.

Un livre blanc des actes du séminaire et un guide opérationnel seront publiés à l’issue de l’atelier ainsi qu’un hors série de revue scientifique capitalisant les échanges d’expériences et débats générés.

Source : Cirad