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Catastrophe écologique de grande ampleur : les feux de forêt au Liban


Catastrophe écologique de grande ampleur : les feux de forêt au Liban

Aux premiers frémissements de l’été 2007, Dès le premier incendie apparu au Liban, réduisant à néant tous mes efforts de reboisement et dévoilant le dénuement complet des actions de prévoyance et de secours pour lutter contre les feux de forêt, j’ai compris l’urgence d’élaborer un projet qui s'intitule :
"Renforcement de la capacité d’action des Sapeurs Pompiers du LIBAN à la lutte contre les feux de forêts, dans le cadre de la préservation de l’environnement et des populations".
En collaboration avec une ONG française Pompiers de l’urgence à l’international dirigé par le Commandant Philippe BESSON
Et les services ACM (Actions civil- militaires) des forces françaises de la Finul pour l’acheminement du matériel et l’assistance dans les Zones où ils sont affectés dans le cadre de la Finul.
Donc l’objectif est d’envoyer au Liban, dans un premier temps 10 Camions pompiers et des véhicules ambulances, de former et d’assister les volontaires pompiers et constituer une équipe spécialisée dans la protection de notre patrimoine forestier et renforcer notre défense civile.
Depuis Paris, j’assistais désemparé, à une véritable apocalypse écologique. Notre pays se consumait « Liban brûle t’il ? » 15% de son paysage vert flamboyait en deux jours, n’épargnant aucune région. Akkar dans le Nord, le secteur du Metn au nord-est de Beyrouth, la ville de Rashayya dans l’est de la vallée Bekaa, dans la ville de Barouk sud-est Chouf au Liban.
Le feu embrasait toutes les régions des protagonistes de la crise Libanaise comme pour leur souffler « unis ou réduits en cendre » la République du cèdre se transformerait t’il en « République du cendre » comme le titre si bien Issa Goraieb dans l’orient le jour.
Deir al Kamar brûle au sud-est de Beyrouth dans un site faisant partie du patrimoine mondial de l’Unesco.
Les phéniciens ont inventé le premier alphabet, cèdre immense composés de 22 racines qui se sont diffusés dans tous les systèmes d’écriture, à des époques et des lieux divers, habitant secrètement les méandres de la culture universelle. (C’est pourquoi le Libanais est partout chez lui.)
Le vendeur du livre de sable de Borges, proposait à l’humanité le premier manuscrit écrit sur du papyrus en provenance de Byblos.
Cela n'est pas possible et pourtant cela fût. Le nombre de pages de ce livre était exactement infini. Aucune n’était la première, aucune n'était la dernière. « Je pensai au feu, mais je craignis que la combustion d'un livre infini ne soit pareillement infinie et n'asphyxie la planète par sa fumée. »
Le Liban est ce livre. Brûlez le et vous brûlez l’humanité
La soif me brûlait de crier mon désarroi, ma révolte environnementaliste s’enflammait.
Partisan de promouvoir l’écologie, la francophonie et de raffermir les corps d’états consensuels et aimés de toute la population, comme les pompiers, la défense civile ; mon idéal conciliateur, unitaire, et patriotique caressait la modération dans toutes mes critiques. Le Liban a son lot d’incendiaires qui ne demandent qu’à brûler le cèdre emblématique de son drapeau.
Toutefois je veux souligner nos faiblesses en matière de lutte pour la protection de l’environnement et dresser un bilan de nos lacunes.
Les chiffres ? Ils sont dans tous vos journaux, à chacun son travail, je les laisse dans le sensationnel, pour ouvrir des voies de réflexion et proposer des solutions. Je lis : plus de 2200 hectares d’arbres forestiers partis en fumée en quelques heures, 240 incendies dans tout le Liban. Avions nous besoin encore de ces tristes records ? Déjà les feux de forêts pendant l’été avaient dépassé proportionnellement ceux de la Grèce, qui a scintillé devant toutes les télés du monde.
Un commandant belge responsable de l’information auprès de la Finul me disait « Ibrahim, je croyais que le Liban était aussi grand que la France », tellement nous occupions les devants de la scène dans le concert mondial, le Liban est partout ambassadeur de l’apocalypse.
Nos cèdres millénaires, s’ils en reste sont épuisés, nos montagnes miroir biblique de la beauté sont devenus, rachitiques comme un mannequin boulimique. Nos champs sont minés, nos océans mazoutés, abouliques et sans vie, nos forêts ardées, maintenant se consument.

Ö Prophète Moise, toi qui voulait passer là-bas et voir cet heureux pays et cette heureuse montagne, le Liban (Dt 3,25) Notre jeunesse crie khalass, eux qui représentaient le raffinement de la culture et l’élite du savoir désertent le pays et sont pompés par les pays du golfe pour un salaire idoine à la misère.
Que se trame t’il ? Que nous ourdissent ils Ces grandes puissances affamés du pétrole moyen oriental ? Outre qu’ils ont poussé les Chrétiens du Liban à abandonner le pays après la guerre civile, Pensent ils nous vider le sud en y vomissant 3 millions de bombes à sous munitions juste les derniers jours de la guerre ? Pour quelle efficacité militaire ? Je vous laisse réfléchir et retourne à mes préoccupations environnementalistes.
Juste un rappel : le Liban même désunis n’est pas un plateau de jeu d’échec où se jouent les machinations secrètes du « Qui va dominer le monde. » Le Liban est la demeure du Premier et du Dernier, terre sacrée du levant et du souffle tendre du zéphyr, pays du « par le figuier et l’olivier, du Coran ».
Habacuc 2.17 « Car les violences contre le Liban retomberont sur toi. Et les ravages des bêtes t’effraieront. Parce que tu as répandu le sang des hommes. Et commis des violences dans le pays. Contre la ville et tous ses habitants. »
Plus de 240 foyers d’incendies sur tout le territoire et en deux jours ! Il y’a de quoi se poser des questions et analyser les raisons de ces brasiers.
Que ce soit en réalité une nouvelle forme de guerre de nature environnementale, qui continuerait a attisé le climat chaotique du pays, en même temps déstabiliser et décourager nos élites intellectuelles en les poussant à abandonner le navire, ou créer des champs de visibilité pour une surveillance totale du pays. Pendant la guerre, toutes nos forêts ont été brûlées par des bombardements avec des armes incendiaires pour laisser les MK dromes de surveillance, annonciatrices de la mort avoir l’œil sur tout.
Notre eau est pillée alors que les municipalités n’ont plus le droit de faire des forages pour simplement boire de l’eau potable, et d’ailleurs où a-t-on vu de l’eau potable au Liban ?? 80% de nos maladies proviennent de la qualité de l’eau, et personne ne fait rien, les troubles politiques de ce pays ne sont pas une excuse à l’inertie,
Bref ceci était une parenthèse.
Ou bien une autre stratégie consisterait à laisser les médias et l’opinion publique international se lasser des problèmes libanais, les abandonnant ainsi devant une nouvelle grande calamité en préparation. Qui se soucie des vingt morts quotidiens en Irak, les télévisions n’en parlent même plus. Que dire des Palestiniens ?
Si cette version se confirmait après les enquêtes, ce serait le signe précurseur de l’imminence d’une nouvelle guerre. Ou une autre forme de guerre : La guerre écologique, on a bien vu pendant le premier retrait plus de 400 Camions piller de la terre bien rouge et riche du sud Liban ; et que dire de notre eau, de cette montagne Jabal cheik que mes pieds n’ont jamais foulé… j’en passe et j’en passe….
Loubnan Loubnan ! Ezéchiel nous avertissait dans son verset 17.3 Tu diras : Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel. Un grand aigle aux longues ailes, aux ailes déployées, couvert de plumes de toutes couleurs vint sur le Liban et enleva la cime d’un cèdre.
Que ce soient des incendies soient causés par les magnats de la mafia locale, épousant à merveille des épisodes du trouble politique, pour agrandir leur surface de carrière et blesser à nouveau nos magnifiques montagnes bibliques et transformer le pays du Laban, pays du lait et du miel, en un immense gruyère immonde et désolant. La reconstruction du pays dans un temps record a été très consommatrice d’eau, de sables du littoral et gravats des carrières, l’environnement au Liban est la plus grande victime de la guerre, tant ce qui concerne les dommages directs comme les feux de forêts, les mines et autres bombes phosphoriques, la pollution de la mer par l’or noir déversée en abondance dans notre éco-systeme marin, que des dommages sournois et insidieux : A quand le grenelle du Liban ???
Il faut souligner ici, que nos maisons se reconstruisent à grande vitesse, mais que fait t’on pour rétablir un environnement viable et consacré au Liban?

Que ce soit des incendies causés par la maladresse et la bêtise humaine, là encore, notre responsabilité n’en est point diminuée.
Il faut savoir que les terrains agricoles, ou les bords de route n’ont pas été débroussaillés, à cause de la peur des mines à sous munition, les plantes n’ont pas été arrosées, toute l’eau est partie pour le béton.
Dans nos villages il y a trois secteurs d’activités :
Le commerce de proximité : celui-ci a souffert vu l’abondance des aides alimentaires d’urgence à la population
La construction : qui vit essentiellement des maisons de lux construits par les ressortissants Libanais à l’étranger : on connaît les dommages pour l’environnement d’une reconstruction rapide
Et enfin la petite exploitation agricole : qui elle a tout perdu entre les divers incendies et les champs truffés de mines.
Ici je vais parler de la responsabilité de la population, qui elle aussi reporte soit à la municipalité soit sur l’état tous ses malheurs, concernant le ramassage des ordures et une forme de discipline élémentaire d’attitude écologique. Regardez nos rivières et vous allez comprendre.
Ce qui est le plus surprenant, c’est que le Libanais est très regardant sur son espace intérieur, et aime montrer le lux dans son environnement privé, mais dés qu’il sort de chez lui , l’espace public devient un déversoir sur toutes ses formes.
Ici l’individualisme du Libanais ressort. Quand comprendra t’il que sa terre aura plus de valeur si elle n’est pas polluée ?Nous devons assister nous écologistes, les municipalités locales en traitement des déchets , eaux usagers qui finissent tous dans la montagne, puis dans nos nappes phréatiques, et nos rivières : la pollution est partout au Liban et appel à un éveil urgent des mentalités en utilisant le canal des réunions religieuses, de la presse qui a un rôle capital à jouer et enfin donner dés le jeune age, à l’école des formations sur les attitudes écologiques à adopter pour préserver notre terre Liban, pour les générations futures.
Responsabilité de l’état
Je ne vais pas épiloguer longtemps, je préfère agir que critiquer et puis la liste est si longue qu’il me faudrait en écrire autant, les feux de forêts ont parlés à ma place. Les braves et héros pompiers de la défense civile ont fait un travail remarquable, et n’ont pas trouvé sur la route du feu des chemins d’accès, ni ne possède un matériel adapté. L’état possède dans ses tiroirs des études financées par des organismes internationaux FAO sur la protection des forêts contre l’incendie et des fiches techniques pour le bassin méditerranéen.
A quoi peut bien servir une étude s’il n y a pas de réalisation sur le terrain ?
Autre chose, il y a des aberrations que je ne puis taire. Pouvez vous imaginer que la défense civile d’une ville comme Tyr possède uniquement 2 véhicules de pompiers, et une ambulance offerte par un riche Libanais d’Abidjan, et que ces véhicules sont obligés de remonter sur Beyrouth même pour changer l’huile des véhicules ? Et être immobilisé ainsi pendant 3 semaines ? Pourtant les pompiers de Tyr possèdent 27 jeunes volontaires héros de la nation qui ne demandent qu’à être bien assisté. Ici une réorganisation plus efficace et une décentralisation des centres de décision s’avèrent urgentes.
« Le Liban est plus qu’un pays, c’est un message » disait à juste titre sa Sainteté le Pape Jean-Paul II. Message de cendres ou bien message des Cèdres ?

ibrahim.el.ali@gmail.com http://fondation-elali.blogspot.com
Sur mon blog vous trouverez l’article avec des photos commentaires.
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