CDD 16: Les Conclusions du président ne font pas l'unanimité
Les Conclusions du président sont un document « non consensuel », a rappelé le président de la CDD-16, le ministre zimbabwéen de l’Environnement Francis Nhema, après la remise du document mardi. Le qualificatif semble bien choisi, puisque la première partie des Conclusions ne fait pas l’unanimité.
Durant le segment de haut niveau qui s’est tenu le jeudi 15 mai, et se poursuit jeudi et vendredi, le G77/Chine a émis une série de critiques du document qui annoncent la teneur des négociations qui seront tenues l’an prochain à l’occasion de l’année directive (CDD-17).
Le G77/Chine a rappelé que plusieurs de ses membres avaient dénoncé les subventions agricoles dans les pays développés au cours de leurs interventions, ce que les Conclusions ne reflètent pas à leur avis. De plus, la section « Contraintes » du rapport devrait mieux évoquer les contraintes « internationales » en plus des contraintes surtout « nationales » identifiées dans le document. Le G77/Chine s’est dit préoccupé que les partenariats promus par la CLD aient pour effet de réduire la coopération internationale, tout aussi nécessaire.
Parmi ses griefs précis, Et la crise alimentaire ne serait pas « récente », ce qui impliquerait qu’elle est passée, mais « actuelle », souligne le G77/Chine. Les références à l’« urgence alimentaire » devraient également être remplacées par « crise alimentaire », selon nombre de ces membres.
Les critiques les plus acerbes des Conclusions proviennent toutefois des ONG regroupées au sein du Réseau sur les questions de développement durable (SDIN, Sustainable development Issues Network en anglais). Dans son numéro de jeudi du « Outreach Issues », remis aux participants à la CDD, le SDIN se lance dans une attaque en règle des Conclusions.
Dans son texte en une du journal, l’auteur du texte « Like a broken record » (comme un disque brisé) n’y va pas de main morte en attaquant la « généralité » du document, dont l’« abysse des 244 paragraphes noie les déclarations sur la gravité de la crise agricole mondiale actuelle ».
Selon le SDIN, les contraintes et obstacles rencontrés par les pays dans le domaine de l’agriculture sont présentées « sans conviction ». La référence aux manques de ressources et d’investissement demeurerait superficielle en ne détaillant pas les sources de ces lacunes, nommément la mauvaise allocation de fonds, la mauvaise gouvernance et le manque de volonté politique. Le SIDN aurait également aimé voir une référence au principe de précaution, absente du document. Le journal donne la parole à des « observateurs » qui arguent que le texte est un recul par rapport au langage de l’Agenda 21 en matière d’habitudes de consommation et de production non durables.
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