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Viols en Mauritanie: la justice tarde


Bien que le gouvernement mauritanien ait déclaré qu’il tentait d’augmenter le nombre de procédures engagées contre les auteurs de viols, les juges étant peu formés et les textes de loi obscurs et dépassés, les progrès en la matière s’annoncent lents (IRIN Africa).
Le code pénal, qui repose en grande partie sur la Charia (loi islamique), ne contient pas de définition précise de la violence sexuelle ; dès lors, les condamnations peuvent dépendre du seul point de vue personnel du juge. Or, de nombreux magistrats cataloguent automatiquement les agressions sexuelles dans la catégorie des relations sexuelles extraconjugales volontaires, un crime connu sous le nom de « zina » dans la loi islamique, ce qui rend de fait la victime responsable.
Il faut savoir qu’en Mauritanie, un homme peut encore devenir juge en ne justifiant que d’une formation coranique informelle, et les femmes ne sont pas autorisées à faire partie de la magistrature. En outre, le manque de formation s’applique également aux travailleurs sociaux et aux psychologues susceptibles d’aider les victimes.
Le nombre de cas de viol déclarés à Nouakchott, la capitale, a triplé cette année passant de 25 à 75. Pourtant, selon Mohamed Lemine Ahmed Seyfer, directeur du service de protection de l’enfance de l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, presque aucun agresseur n’a été sanctionné…
Les autorités mauritaniennes ont tenté d’assurer une meilleure protection juridique aux enfants victimes de sévices sexuels, en plus du code pénal, en adoptant le code des mineurs en 2005. Ce code s’est accompagné de la création d’un service public de protection de l’enfance et d’une brigade des mineurs. Les juges, les officiers de police et les travailleurs sociaux ont également suivi des formations pour apprendre à faire appliquer cette nouvelle loi.
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