Les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), sont-ils en mesure d'adapter leurs méthodes actuelles de gestion de l'eau pour relever les défis liés à :
· La mutation des économies, la croissance démographique et la plus grande demande de services d'approvisionnement en eau et d'irrigation dans les prochaines décennies;
· La modification du régime des précipitations en raison des changements climatiques;
· La baisse de la disponibilité de l'eau par habitant qui sera divisée par deux à l'horizon 2050 ?
Le rapport de la Banque mondiale "Obtenir le meilleur parti des ressources rares : Une meilleure gouvernance pour une meilleure gestion de l'eau dans la région MENA" tente de répondre à cette question.
Le rapport montre aussi dans quelle mesure la réforme du secteur de l'eau entraîne des choix difficiles, nécessite de prendre en compte le caractère multisectoriel de la gestion de l'eau et requiert l'engagement d'une palette large de partenaires et de citoyens.
Ce Rapport précise également que face à la pénurie croissante, la région devra restreindre les utilisations d'eau: L'agriculture, qui représente plus de 85% de la consommation d'eau de la région MENA, utilise l'eau et l'investissement de manière inefficace. Dans certains cas les infrastructures d'irrigation ne sont pas développées pour utiliser l'eau stockée. Dans d'autres cas, y inclus le Maroc dans les années de sécheresse, le pays ne dispose pas de l'eau pour l'exploitation de ses infrastructures. Dans presque tous les cas, l'agriculture irriguée ne génère pas les rendements potentiels. Ces problèmes posent des défis partout dans le monde, mais dans les situations de pénurie vécues dans la région MENA, les conséquences sont d'autant plus sévères.
Plus que la moitié des pays dans la région utilisent plus d'eau que leurs ressources renouvelables ; et la situation ne peut pas continuer indéfiniment. Les nappes phréatiques seront épuisées et le service d'irrigation dans certains périmètres irrigués deviendra peu fiable. Il est important d'atténuer les impacts sociaux de cette situation. Cela implique la nécessité de gérer la transition vers une consommation d'eau globale plus faible plutôt que de laisser cette réduction s'imposer par le tarissement de la ressource.
Selon le rapport, les pays de la région vont devoir affecter l'eau aux usages qui génèrent le plus haut niveau de revenu et d'emploi, plutôt qu'à des cultures, comme certaines céréales, qui sont faciles et moins coûteuses à pratiquer ailleurs. Et compte tenu de son fort ensoleillement, la région devrait pouvoir se concentrer sur les cultures de rapport comme le raisin, les olives, les tomates, le melon ou les fraises, et accroître le commerce avec l'Europe.
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