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La passion : le défi pour l’égalité


Patience et passion sont les maîtres-mots de l'égalité entre les hommes et les femmes. Claire L'Heureux-Dubé a enflammé l'ouverture de la conférence du " Dire au faire " le 10 septembre à Québec et a ainsi relayé le flambeau de l'égalité.

La juge à la retraite de la Cour Suprême du Canada, madame Claire L'Heureux-Dubé, a pressé les intervenants à faire preuve de passion pour l'égalité hommes-femmes aujourd'hui lors de la cérémonie d'ouverture de la rencontre internationale Du dire au faire. L'égalité femmes-hommes dans l'espace francophone qui s'est ouverte à Québec.

Première femme à siéger à la cour Supérieure du Québec et à la Cour d'appel du Québec, madame L'Heureux-Dubé a puisé dans les différentes expériences qu'elle a vécues au cours de sa carrière pour souligner l'importance de la passion dans la lutte pour l'égalité entre les hommes et les femmes. "C'est la passion qui fait en sorte qu'on arrive à quelque chose" a-t-elle affirmé. "Sans la passion, on n'arrivera à rien, les politiques et les procédures ont beau être en place, rien de concret ne se produira si on n'a pas la passion".

Celle qui s'est souvent battue pour la cause des femmes et l'abolition des inégalités sociales lors de son séjour à la cour Suprême de 1987 à 2002 croit sincèrement en l'importance de l'éducation pour mieux concrétiser cette égalité. "Il faut que la sensibilisation se fasse dès un jeune âge, à l'école. Je pense entre autres à un exemple au Pakistan, où on a élaboré des droits de la personne, mais pour les enfants, c'est-à-dire qu'on a développé tout un langage d'égalité, mais accessible aux jeunes.

Claire L'Heureux-Dubé a obtenu un diplôme en droit de l'Université Laval en 1951 et a été membre de nombreux comités, conseils nationaux et associations. Depuis sa retraite de la Cour Suprême, elle siège à titre de juge en résidence à l'Université Laval. Décorée de l'Ordre du Canada et de l'Ordre national du Québec, Claire l'Heureux-Dubé a également reçu plusieurs prix et doctorats honorifiques au cours de sa carrière.

Le plus grand défi dans la lutte pour l'égalité au Canada consiste selon elle à endiguer le harcèlement et la violence dont les femmes sont victimes. "Je trouve que nous manquons d'imagination pour régler ce problème, qui est mondial. Il faut absolument convaincre nos gouvernement d'en faire davantage"

Bien que consciente des défis qu'il reste à relever, Claire L'Heureux-Dubé admet tout de même le chemin parcouru. " Je suis née en 1927. De nombreuses étapes ont été franchies depuis ce temps : l'affaire Personnes (la reconnaissance juridique des femmes en tant que personne par le gouvernement du Canada), l'obtention du droit de vote. Le Canada est réellement un modèle pour les autres pays. Mais nous pouvons aussi emprunter des idées d'ailleurs. Je pense au concept du micro-crédit pour les pauvres, qui n'a pas encore vraiment été implanté ici pour lutter contre les inégalités, alors que l'on sait que ce sont en grande partie les femmes qui sont pauvres. " Elle affirme que le Canada ne doit donc pas tenter de s'imposer, mais plutôt continuer à échanger avec les autres pays sur ce sujet.

Un événement comme celui qui se déroulera jusqu'à samedi est un effort considérable de la part de la Francophonie, croit-elle. Et d'ajouter : " Ça permet tout d'abord de sensibiliser les gens à l'importance de l'égalité, et ensuite de mettre en pratique ce que l'on ne cesse de répéter, et que l'on ne répétera jamais assez ".

Rachelle Lanteigne, étudiante en maîtrise communication Université de Laval

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