Vie chère, rareté de certains produits, dérégulation du marché local, délestage d'électricité, revendication salariale, sont quelques indicateurs de la détérioration du pouvoir d'achats des ménages dans certains îles du Sud Ouest de l'Océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, Réunion et Seychelles). Chaque île, en fonction de sa structure économique et de son niveau de développement, tente de s'adapter aux défis du moment. L'accroissement du prix du pétrole et la crise alimentaire ont mis en exergue, encore une fois, la vulnérabilité insulaire des pays de la zone.
Le cas de l'Union des Comores illustre toute la difficulté et la complexité de sortir de la crise économique actuelle pour pouvoir assurer un développement durable. Depuis plusieurs mois, la situation économique s'est dégradée en particulier avec la pénurie de carburant consécutive au non renouvellement du contrat de la Société nationale d'hydrocarbures avec le groupe pétrolier français, Total. Cette situation conjuguée avec l'impact de la flambée du prix du pétrole sur le marché mondial a abouti à une situation catastrophique pour la population de l'archipel.
Cette crise, en particulier la mauvaise gestion des stocks et le dysfonctionnement dans la chaîne de distribution des hydrocarbures, se traduit par la dérégulation du marché de la viande et du poisson local. Pire, l'inflation importée est venue gonfler les prix des denrées agricoles locales notamment le manioc, la banane verte et de songes, qui sont des nourritures de base et traditionnelles de la population. Finalement, une telle situation de crise transforme non seulement le mode de vie du citoyen mais met l'État dans l'incapacité d'assurer le fonctionnement de certains services essentiels. Au mois d'août par exemple, le gouvernement a dû renvoyer les examens d'une semaine, a cause de la pénurie de carburant. Car il y avait le risque que les candidats et les examinateurs ne puissent se rendre dans les centres d'examens en l'absence de transport.
Et l'euphorie du retour de l'île Anjouan dans l'ensemble de l'Union des Comores est bien loin. De son coté, l'Organisation Patronale des Comores (OPACO) a proposé un plan d'urgence pour sortir de la situation de crise. Le plan s'articule autour des trois points suivants :
L'autre partenaire non-étatique de l'État comorien, la Confédération des Travailleurs des Comores (CTC) souhaite une intervention de l'État pour réguler le marché des produits alimentaires.
Cependant, malgré toutes ces difficultés, les acteurs non-étatiques n'arrivent pas à mobiliser la population contre la détérioration du niveau de vie. La sensibilisation, l'éducation, la formation et la communication sont autant des ingrédients indispensable au développement durable. La démocratie ne doit pas se limiter à une démocratie des partis politiques. Encore faut-il favoriser l'émergence d'une démocratie d'opinion qui est indispensable pour une participation active et indépendante des citoyens au processus du développement.
Sources: L'Express de Madagascar 25.08.08 & Témoignges 19.09.08
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