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Les phtalates : délétères pour la mise en place du potentiel reproducteur masculin


Les chercheurs de l’Unité Mixte de recherche Gamétogenèse et Génotoxicité INSERMCEA- Université Paris 7 dirigée par René Habert, Professeur à l’Université Paris-Diderot Paris 7, a démontré expérimentalement que les phtalates, des composés biodégradables que l’on retrouve dans les plastiques dits souples, étaient délétères pour la mise en place du potentiel reproducteur masculin dans l’espèce humaine.

Au cours des dernières années, l’inquiétude et le débat se sont cristallisés sur l’augmentation des troubles de la reproduction masculine. De nombreuses études montrent clairement que la production spermatique humaine est en constante diminution. Actuellement on estime que dans les pays industrialisés, un homme produit deux fois moins de spermatozoïdes que son grand-père n’en produisait au même âge. En outre, la fréquence du cancer testiculaire a augmenté de façon régulière au cours des dernières décennies. Enfin, il est probable que l’incidence des malformations congénitales des organes génitaux externes masculins soit aussi en augmentation constante.


L’hypothèse la plus probable est que toutes ces anomalies de la reproduction masculine résultent d’une altération du développement du testicule pendant la vie foetale et néonatale.
Des arguments épidémiologiques, cliniques et expérimentaux laissent supposer que ces troubles résultent des effets délétères des polluants qui agissent en perturbant le fonctionnement des hormones. Parmi ces perturbateurs endocriniens, plusieurs études incriminent les phtalates qui sont produits en très grandes quantités par les industries des plastiques. Cependant, jusqu’à présent aucune étude expérimentale n’avait mis en évidence un effet délétère des phtalates sur la reproduction humaine.


Les chercheurs de l’Unité Mixte de recherche Gamétogenèse et Génotoxicité INSERM-CEAUniversité Paris Diderot ont développé une collaboration avec le Service de Gynécologie- Obstétrique du Pr René Frydman pour mettre au point un système de culture original de testicules foetaux humains. Le Pr Virginie Rouiller-Fabre responsable de ce programme a réussi à reproduire dans une boîte de culture le développement du testicule observé in vivo.


Dans ce système, l’ajout de MEHP (Mono(Ethylhexyl)-phtalate), le métabolite actif du DEHP (Di(Ethylhexyl)-phtalate), un phtalate largement répandu, provoque au bout de 3 jours la disparition de 40% des cellules germinales foetales. Ces cellules sont les précurseurs desspermatozoïdes et on sait que, chez la souris, la réduction expérimentale de leur nombre se traduit par une diminution de la production de spermatozoïdes à l’âge adulte.
Ce travail a été soutenu par les financements publics de l’Agence Nationale pour la
Recherche, de l’INSERM, du CEA et de l’Université Paris-Diderot Paris 7.

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