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Accès aux ressources génétiques et partage des avantages (APA)


L’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (IEPF), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie dans le domaine de l’environnement a organisé mercredi soir 8 octobre 2008 un atelier sur le partage des bénéfices résultant de l’exploitation des ressources génétiques, connu sous l’acronyme APA. Deux ans après l’adoption du mandat de Berlin par la conférence des parties de la convention sur la conservation de la diversité biologique, l’IEPF s’est recentré sur cette question qui est considéré comme un objectif essentiel de la convention (son 3ème pilier dit-on). La recherche par la communauté internationale d’un régime international en cette matière, après les efforts réalisés en matière de conservation d’une part et d’exploitation durable d’autre part, a poussé l’institution francophone à s’impliquer auprès des pays membres de l’OIF afin de renforcer leurs capacités de négociation du futur régime à mettre en place en principe en 2010.

Ces données ont été clairement rappelées par Mme Faouzia Abdoulhalik, responsable à l’IEPF du programme sur les négociations internationales avant que M. Yao Brou Bernard de la Côte d’ivoire vienne exposer les problèmes liés au biopiratage de la Thaumatine, une molécule extraite d’une espèce de feuille, Thautococcus danielli, qui sert notamment d’emballage alimentaire (notamment l’Atchéké en Côte d’ivoire), de la Sierra Léone au Cameroun. Composé de 207 acides qui multiplient ses utilisations dans de nombreux domaines, cette molécule a été brevetée et cloné par des firmes agro-industrielles, au préjudice des populations qui n’ont bénéficié d’aucun avantage de cette utilisation. Il restait alors à M. Emmanuel Bayani Ngoyi, point focal APA en Afrique centrale, d’évoquer ce processus dans les pays de l’espace COMIFAC, après les expériences menées par l’IEPF pour les petits Etats insulaires et ceux du Maghreb et d’Afrique de l’ouest.

M. Sibi Bonfils, Directeur-adjoint de l’IEPF qui a animé cet important atelier en français et malheureusement boudé par les spécialistes notamment anglo-saxons de la question, a conclu sur l’intérêt d’une implication des pays francophones dans le processus APA, ce qui permettra de renforcer la participation du public et la lutte contre la piraterie dans la bioprospection.

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