Michel Barnier et Nathalie Kosciusko-Morizet ont reçu, lors d'un déplacement chez un apiculteur de l'Essonne, le rapport de Martial Saddier "Pour une filière apicole durable".
Dans un contexte d'affaiblissement et de surmortalité des colonies d'abeilles et des pollinisateurs sauvages, le Premier ministre avait confié à Martial Saddier la mission d'analyser les causes de cette surmortalité et de proposer un plan d'action pour une apiculture durable.
Le bilan dressé par le rapport Saddier
Le député juge que cette surmortalité "n'est pas contestable" et qu'elle atteint des taux "de 30 à 40 % avec des exemples quotidiens de destruction totale du cheptel". Le rapport préconise de mettre en place une filière de reproduction d'abeilles reines pour assurer le renouvellement du cheptel et limiter le risque d'importation d'espèces invasives.
Sur un plan structurel, le député propose la définition d'un statut de l'apiculteur, distinguant l'apiculteur de loisir de l'apiculteur professionnel.
Il recommande aussi la création "immédiate" d'une plate-forme de travail selon le modèle du Comité opérationnel du Grenelle de l'environnement "Agriculture et alimentation biologiques". Celui-ci regrouperait l'ensemble des acteurs concernés par la filière.
Il préconise également la création d'un Institut technique et scientifique de l'abeille, chargé d'élaborer et d'analyser les programmes de recherche de la filière.
En recevant le rapport, Michel Barnier a rappelé son engagement : "Ce plan pour les abeilles est une des briques de la politique globale pour une agriculture durable que je mène au sein du ministère depuis plus d'un an. Les abeilles et les pollinisateurs sont essentiels à l'agriculture et l'ensemble des agriculteurs doit se sentir concerné. Nous devons renforcer la filière apicole, lutter contre les causes de mortalité et promouvoir la biodiversité pour l'agriculture."
Nomination d'un "Monsieur Abeille"
Dans ce contexte, le ministre de l'Agriculture vient de nommer un "Monsieur Abeille", Jean-Pierre Comparot, chargé de la coordination de l'administration pour bâtir un plan pour une apiculture durable.
Nathalie Kosciusko-Morizet a, quant à elle, souligné que "la subsistance quotidienne de plus des deux tiers de l'humanité ainsi que plus de 40 % de l'économie mondiale dépendent directement de la conservation des écosystèmes. A cet égard, la pollinisation des cultures à l'échelle mondiale est évaluée à 153 milliards d'euros. Et encore, cette estimation ne tient pas compte du service vital que rendent les pollinisateurs à la nature tout entière. Il est temps de renouveler notre approche de la protection de la biodiversité en intégrant désormais sa valeur économique. Le Grenelle de l'environnement comme la Loi sur la responsabilité environnementale ouvre la voie à cette reconnaissance."
Source : Site du Gouvernement
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