Le plan " banane durable 2008-2013 " a été signé le vendredi 5 décembre 2008 en Martinique par Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche, l'Union des producteurs de banane de Guadeloupe et de Martinique (UGPBAN), le Cirad représenté par son directeur général Gérard Matheron, les conseils régionaux et les conseils généraux de Guadeloupe et de Martinique.
Cet accord engage durablement les signataires pour le développement et la mise en place de pratiques respectueuses de l'environnement visant notamment à réduire considérablement l'usage des pesticides. Le plan Banane durable s'inscrit aussi dans les conclusions du Grenelle de l'environnement et précisément dans le plan Ecophytodom pour la mise en place de méthodes agricoles alternatives non chimiques, en France et plus spécifiquement dans les Dom.
" On ne part pas de zéro, ni dans les méthodes, ni dans la collaboration " affirme François Côte *, chercheur au Cirad " mais on veut à travers ce plan donner un coup d'accélérateur à la recherche et au transfert des innovations pour relever les défis environnementaux ".
Un continuum entre recherche et production pour l'innovation
La recherche **, les organisations de producteurs et les services de l'Etat collaborent depuis de nombreuses années en Guadeloupe et en Martinique au développement de systèmes de culture respectueux de l'environnement. L'utilisation des pesticides a été ainsi réduit de près de 60% en volume au cours des dix dernières années grâce à cette coopération. Le Plan Banane Durable vise à poursuivre et accélérer cette démarche de progrès.
Porté par la profession bananière antillaise et le Cirad, un Institut technique de la banane va être créé dans le cadre de ce plan et permettra " d'assurer un continuum plus efficace entre la recherche et la production."
Il s'agit par exemple d'étudier comment les maladies et les populations de ravageurs des cultures peuvent être contrôlées par la réintroduction de la diversité dans les systèmes de culture, la promotion de la faune auxiliaire ou l'organisation spatiale et temporelle des cultures. Conjointement, ces solutions seront testées et transférées dans le secteur de la production.
Toute une panoplie de mesures écologiques préparées par les chercheurs et techniciens de la station de Neufchateau de Guadeloupe et de celle du PRAM (Pôle de Recherche Agro-environnementale Martinique) sera ainsi développée dans deux plateformes.
La première sera dédiée au test chez des producteurs pionniers de pratiques innovantes liées à l'agroécologie. Dès 2009, seront utilisées les plantes de couverture aux fins :
- d'éviter le développement des mauvaises herbes et réduire l'usage de pesticides
- d'améliorer la nutrition de la plante et ses capacités de tolérance aux bioagresseurs.
Seront également mises en pratique les techniques de lutte biologique pour le piégeage des ravageurs avec des phéromones.
La seconde plateforme correspondra à la sélection des bananiers résistants aux maladies. Cette initiative répond à une ambition très forte, sans équivalent au niveau international. L'amélioration génétique des bananiers par les techniques de croisements reste en effet particulièrement difficile à réaliser.
C'est donc un véritable défi qui est lancé à la recherche et aux producteurs.
* responsable de l'Unité de recherche sur bananiers et plantains au Cirad
** Cirad, Cemagref, Ird et Inra
[grenelle]
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