Alors que les négociations en vue d'un nouvel accord sur le changement climatique entrent dans leurs phases finales avant la Conférence sur le changement climatique de Copenhague en décembre prochain, les Nations Unies publient aujourd'hui un rapport qui analyse les exigences croissantes auxquelles font face les pays en développement alors que les menaces d'un monde en plein réchauffement viennent s'ajouter aux difficultés de développement déjà anciennes.
Le rapport intitulé Étude sur la situation économique et sociale dans le monde, 2009 : Promouvoir le développement, protéger la planète, publié par le Département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies, est peu optimiste sur la faisabilité de démarches ad hoc graduelles, lui préférant une forte poussée des investissements pour, à la fois, assurer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et aider les communautés à surmonter le changement climatique, et invoquant le besoin de politiques plus franchement intégrées face aux défis posés par le développement et le climat. Celui-ci n'hésite pas à décrire l'importance des ajustements qui devront être entrepris par les pays, quel que soit leur niveau de développement, afin de réaliser des progrès dans ce domaine. De même, il insiste sur le fait que les pays avancés devront fournir davantage de ressources et faire preuve de beaucoup plus de leadership que par le passé.
Selon le rapport, la participation active de tous les pays en vue de remédier au changement climatique n'aura lieu que si les pays en développement peuvent maintenir une croissance économique rapide. Pour ce faire, il faudra satisfaire les besoins énergétiques croissants des pays en voie de développement : la capacité de production d'énergie des pays en développement devrait représenter le double de celle des pays développés au cours des décennies à venir. La question s'impose alors à l'intention des négociateurs du changement climatique, à savoir comment des pays pauvres peuvent s'assurer un développement caractérisé par un faible taux d'émission et une forte croissance.
Les technologies (des immeubles consommant peu d'énergie aux nouvelles souches de culture résistant à la sécheresse, en passant par les énergies de remplacement les plus avancées) qui permettraient aux pays en développement de s'embarquer sur la voie du développement durable existent déjà. Mais leur coût est souvent prohibitif et, comme le dit le rapport, une telle transformation exigerait " un niveau d'assistance et de solidarité internationales rarement atteint en dehors des périodes de guerre. "
Le rapport conteste le raisonnement selon lequel le problème du changement climatique pourrait être simplement résolu par une baisse généralisée des émissions de tous les pays par rapport à leur niveau actuel ou en se basant uniquement sur des solutions axées sur le marché afin de générer les investissements nécessaires. Le rapport constate que " les pays en développement sont confrontés à des défis bien plus considérables que ceux des pays développés et ce, dans un environnement beaucoup plus difficile. " La croissance économique demeure une priorité pour eux, non seulement afin de réduire la pauvreté, mais également en vue de combler progressivement l'immense écart des revenus par rapport aux pays riches.
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