Le réchauffement de l’Arctique pourrait entrainer des inondations et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes et toucher ainsi un quart de la population mondiale, indique un nouveau rapport du WWF. Le réchauffement de l’Arctique se fera aussi sentir en Europe plus vite que prévu.
Le rapport « Les rétroactions du climat en Arctique : implications mondiales » souligne les conséquences mondiales désastreuses du réchauffement de l’Arctique qui s’avèrent bien plus graves que les prévisions précédentes.
Le WWF a réuni un pôle de climatologues qui a fait le point sur les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le réchauffement de l’Arctique. Le rapport souligne que les retombées du réchauffement climatique en Arctique accéléreront, à leur tour, le processus de réchauffement global de la planète.
“Leurs conclusions dressent un tableau de la situation vraiment inquiétant”, déclare Sam Van den plas, spécialiste du climat au WWF- Belgique. « Le réchauffement de l’Arctique constitue bien plus qu’un problème local, c’est un problème mondial. En clair, si nous ne maintenons pas l’Arctique à des températures assez basses, des populations aux quatre coins du monde en subiront les conséquences.»
A cause du réchauffement en Arctique, deux fois plus rapide que dans le reste du monde, la glace de mer disparait de façon alarmante. Ce phénomène influencera la circulation atmosphérique et le climat, non seulement en Arctique mais bien au-delà. Et à leur tour, les températures et les modèles de précipitations seront influencés tant en Europe qu’en Amérique du Nord, avec des conséquences pour l’agriculture, l’exploitation forestière et l’approvisionnement en eau.
Le sol gelé en permanence autour de l’Arctique contient le double du carbone présent actuellement dans l’atmosphère. Si le réchauffement de l’Arctique se poursuit, le sol relâchera dans l’atmosphère de plus en plus de dioxyde de carbone et de méthane. Le taux de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement puissant, enregistré dans l’atmosphère, a augmenté ces deux dernières années. Cette augmentation serait liée au réchauffement de la toundra arctique.
Ce rapport indique, et c’est la première fois, quelle influence aura la fonte de la calotte glacière du Groenland et de l’Antarctique occidental sur le niveau mondial de la mer. En 2100, il aura probablement augmenté de plus d’un mètre, soit plus du double de l’augmentation annoncée dans le dernier rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en 2007. Les inondations des régions côtières toucheront plus d’un quart de la population mondiale. Ces 50 dernières années, le niveau de la mer a déjà bien augmenté et le rythme s’accélère. Ces 15 dernières années, la vitesse a doublé.
En décembre 2009, les gouvernements de 191 pays se réuniront, à Copenhague, au Danemark, afin de conclure un nouvel accord mondial sur le climat. La première phase de l’accord actuel, le « Protocole de Kyoto », prendra fin dans trois ans, en décembre 2012. Les négociations à Copenhague doivent fixer un nouveau cadre légal pour une action mondiale sur le climat dès 2013.
Le WWF, en collaboration avec d’autres ONG, a rédigé un modèle de traité qui donne aux gouvernements un projet permettant de réduire les émissions et d’éviter un changement climatique dangereux.
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