Partagé entre Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun, le lac Tchad qui couvrait 25 000 kilomètres carrés en 1963, a été réduit à un cinquième de sa taille, soit près de 2000 km2 aujourd'hui, du fait de la sècheresse et de l'action de l'homme. Depuis, plusieurs solutions sont étudiées pour stopper l'avancée du désert qui menace la zone et particulièrement le lac. Certaines ont été proposées par la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT). Parmi celles-ci, le reboisement des rives. C'est dans cette optique qu'une vaste campagne de reboisement a été lancée dans la région (dans le département du Logone et Chari région de l'Extrême nord du Cameroun) le 26 août 2009 par le ministère camerounais des Forêts et de la Faune. La nouveauté dans cette campagne de reboisement c'est la signature d'une convention de partenariat entre le gouvernement camerounais et les municipalités des villes avoisinantes pour un suivi plus efficace des arbres après qu'elles ont été plantées.
Le Lac Tchad est d'un
intérêt stratégique immense pour toute la région. Et si rien n'est
fait, le lac pourrait disparaître d'ici 2020. Une catastrophe pour près
de 20 millions d'âmes des quatre pays limitrophes qui dépendent des
eaux de ce lac pour leur survie. Cet assèchement est dû à l'avancée du
désert, au déboisement sauvage et quasi permanent des espaces verts au
profit du bois de chauffe et à diverses autres actions de l'homme.
Certains experts réunis lors de la Commission du bassin du lac Tchad
(Cblt) en janvier dernier à Maroua au Cameroun ont également pointé du
doigt l'action des différents Etats riverains dans la dégradation du
lit du lac, du fait de nombreuses interventions de projets camerounais
et nigérians dans sa périphérie. On cite à ce propos, la retenue d'eau
causée par la digue de Maga au Nord du Cameroun. Elle prive en effet,
le Lac Tchad d'une partie importante de ses eaux. Des opérations de ce
genre sont multipliées par quatre ou cinq du côté du Nigeria.
Conséquence aujourd'hui, la crise de l'eau est très forte dans les
Mayos (cours d'eau qui arrosent le Nord Cameroun) et les fleuves. Cette
année par exemple, la sècheresse s'est accompagnée de la très forte
pluviométrie, malheureusement interrompue de manière brutale.
Cela a eu pour conséquence non seulement de détruire la récolte du mil
(sorgho), mais surtout un assèchement drastique tout aussi brutal des
points d'eau. La pêche qui est l'autre activité commune à toutes les
populations des Etats membres de la Cblt, connaît également une chute
libre.
Un autre projet d'envergure mené par la Commission du bassin du lac
Tchad (CBLT) pour ralentir cet assèchement du lac, mais qui n'a pas
encore démarré est celui du transfert des eaux du fleuve Oubangui
partant de la Centrafrique par un "pipeline" pour renflouer le lac en
eau. Lancé en 1994 au Nigeria lors du 8ème Sommet de la CBLT, ce projet
de transfert d'eau porte sur deux bassins : l'Oubangui (sous bassin du
Congo, avec une superficie de 643 900 Km²) qui est le bassin donneur,
et le Lac Tchad, bassin récepteur. Comme retombées socio-économiques,
ce transfert d'eau permettra l'extension du réseau électrique des deux
Congo, la construction de barrages à buts multiples, l'augmentation des
capacités hydroélectrique et le réglage des problèmes d'étiage de
l'Oubangui, ainsi que l'éventualité de la construction d'un port à
Gaoura au Cameroun qui va relier Port Harcourt au Nigeria. Une aubaine
pour les pays du bassin du Lac Tchad dont les experts se sont encore
réunis le 10 septembre 2009 à Douala au Cameroun afin d'accélérer le
processus de la réalisation de ce fastidieux projet. Une Ong
Tchadienne, Tchad- Agir Pour l'Environnement (TCHAPE) a également
élaboré un vaste projet de reboisement, mais les financements tardent à
arriver.