Un rapport de l'INERIS fait le point sur la pollution du chauffage domestique au bois.
La contribution importante du secteur du chauffage domestique au bois (1er producteur national) dans la production d’énergie thermique renouvelable, le besoin d’améliorer les performances énergétiques et environnementales des appareils et l’intégration des appareils dans l’habitat ont conduit l’ADEME à lancer en 2005 un programme structuré de recherche et développement sur le bois énergie domestique.
Le présente projet, mis en oeuvre par l’INERIS, le LCME, le CSTB et le CITEPA, porte sur la caractérisation des émissions de la combustion du bois. Il ambitionne d’apporter des éléments de réponses relatifs à l’impact des appareils de chauffage domestique à bois sur l’air intérieur et l’air extérieur, via l’utilisation de traceurs spécifiques de la combustion du bois.
Les résultats montrent que les facteurs d’émission obtenus dans cette étude ne remettent pas en cause ceux utilisés à ce jour par le CITEPA pour les différents polluants, sauf éventuellement pour les particules et le taux de benzène dans les émissions de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM).
Les concentrations observées pour les traceurs spécifiques de la combustion de biomasse (lévoglucosan et métoxyphénols), couplées aux faibles concentrations en NO2 et aux niveaux élevés en particules PM10 et benzo[a]pyrène (B[a]P), a permis de confirmer l’impact marqué de la source « combustion du bois » sur la qualité de l’air extérieur en milieu rural.
S’agissant de l’air intérieur, une influence du chauffage au bois a été observée pour le dioxyde d’azote, le monoxyde de carbone, les particules PM10 et PM2,5, le benzène et les HAP. A priori mineur pour le NO2 et le CO, cet impact peut être qualifié de notable pour les PM10 et PM2,5, et de majeure pour le benzène et les HAP. Par ailleurs, les concentrations intérieures en formaldéhyde ne semblent pas affectées par la combustion bois, compte tenu vraisemblablement des nombreuses autres sources d’émission de ce composé dans l’environnement résidentiel.
Concernant spécifiquement les traceurs de la combustion bois, les résultats montrent, en accord avec la littérature, que le composé le plus émis est le lévoglucosan. Cependant les facteurs d’émission des différents composés mesurés dans cette étude sont relativement plus faibles que ceux rapportés dans la bibliographie. D’autre part, le lévoglucosan a été pour la première fois en France mis en évidence sur la phase particulaire collectée dans les atmosphères intérieures.
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