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Les agricultures africaines face aux changements climatiques


Subventionner l'achat des charrettes pour les paysans africains ; une solution pour l'adaptation des agricultures africaines aux changements climatiques.

Aussi surprenante qu'elle puisse paraître cette phrase est l'une des thèses qu'a  remarquablement soutenu Marc Dufumier, professeur, titulaire de la Chaire d'agriculture comparée et de développement agricole à l'Institut national agronomique Paris-Grignon, ce lundi 07 décembre 2009 à la salle mezzanine de Kunsthal Charlottenborg.

S'inscrivant dans la démarche du projet NECTAR (Négociations Climat pour Toute l'Afrique Réussies) dont le principal objectif est d'accompagner les pays africains dans le processus de négociations en cours sur le Régime de gestion du climat mondial après 2012, cette conférence -organisée en partenariat avec l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF), l'Ambassade de France au Danemark et le Kunsthal Charlottenborg) constitue un des point forts des 'sides events' de l'OiF à la 15ème Conférences des Nations Unies sur les Changements Climatiques de Copenhague.

Le professeur Dufumier a d'entrée de jeu présenté la situation de la sécurité alimentaire qui s'avère critique pour l'Afrique. En effet, la démographie connait une explosion particulière au cours des deux dernières décennies tandis que la production agricole ne connait guère d'évolution.  Il va s'en dire alors que la production ne peut satisfaire les besoins moyen de 200kg/habitants de céréales.

Dès lors, les enjeux se résument en quelques points cruciaux qu'il convient de rappeler :

-          Nourrir correctement une population en forte croissante ;

-          Atténuer autant que faire se peut les émissions de gaz à effet de serre ;

-          Utiliser de façon économe les intrants coûteux en énergie fossile ;

-          Assurer des emplois productifs et rémunérateurs.

L'on se retrouve alors dans une situation où le besoin demeure croissant, tandis qu'il faudra réussir à produire tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre.

Le professeur Dufumier a exposé sa solution fort simple, et ce, de façon très pragmatique : il s'agit grossomodo de réhabiliter et de favoriser l'agriculture paysanne (familiale). Cela passe par des conditions politiques qu'il urge de suivre :

-          Répartir de façon égalitaire les ressources dans le cadre de la réforme agraire ;

-          Sécuriser l'accès au foncier et à l'eau ;

-          Gérer de façon concertée les biens communs (eaux, pâturages) afin d'éviter les conflits d'intérêts ;

-          La protection aux frontières à l'opposé du ''libre'' ; ce qui implique le refus de la signature des accords APE.

Pour le professeur Dufumier, un redressement de la situation de l'insécurité alimentaire passe par une réponse pragmatique aux effets des changements climatiques. Il s'agit notamment de la production du fumier ; d'un usage intensif de des ressources naturelles renouvelables (énergie solaire pour la photosynthèse, et azote de l'air pour la fabrication des protéines) ; de création de microclimat à l'aide d'arbres (acacia ou combinaison de plusieurs espèces végétales dans les mêmes champs avec notamment la présence de plantes de la famille des légumineuses) pour permettre davantage de photosynthèse et fixer le carbone et des techniques améliorées pour retenir l'eau.

L'apport des charrettes s'avère dans de cas inéluctable pour le transport des produits et de la paille aux pâturages afin de produire le fumier qui se trouve être la clé.

Quelques apports et questions ont suivi l'exposé du professeur qui prit fin sur une note de satisfaction générale tant les discussions étaient enrichissantes.

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