L'équipe " Communication, Culture et société " (Centre Norbert Elias -
UMR 8562) de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, le Centre de
Documentation et de Recherche sur les Alternatives Sociales (Cedrats) et
le Cluster de recherche régional " Enjeux et représentations des
sciences, des technologies et de leurs usages " (Cluster 14) proposent
une journée d'étude, à Lyon, en collaboration avec la Frapna et la
Maison Rhodanienne de l'Environnement. Durant cette rencontre
interviendront aussi bien des universitaires et des chercheurs que des
acteurs professionnels ou militants concernés par les relations entre
l'homme et son environnement naturel.
Cette journée d'étude se déroulera sur deux jours : le vendredi 23 avril
2010 à l'ENS Lyon, et le samedi 24 avril au Cedrats. Elle est ouverte à
toutes les personnes intéressées par la thématique et par le débat sur
les relations entre l'homme et la nature.
Merci aux personnes désirant déjeuner avec nous à midi de nous le
signaler (prévoir une participation de 8 euros). Le buffet de produits
bio sera assuré par l'association Anthyllis/La Cuisine des Gueux.
Contacts : Igor Babou (igor.babou@ens-lsh.fr ; http://c2so.ens-lsh.fr),
Mimmo Puciarelli (mimmo.pucciarelli@laposte.net) et Clémence Emprin
(clemenvol@gmail.com)
Présentation de la journée d'étude :
Les questions environnementales sont souvent formulées sous la forme de
" problèmes " liés à l'industrialisation ou à l'urbanisation. Elles sont
généralement pensées à partir de deux pôles opposés : d'un côté, le pôle
d'un imaginaire romantique de la nature, des " mentalités " qu'il
faudrait faire évoluer pour retrouver un accord entre l'homme et la
nature, de l'écologie des petits gestes et de l'engagement quotidien des
individus. De l'autre, le pôle des grandes régulations nationales et
internationales, des lois et des normes environnementales, qui est
dévolu à l'écologie politique ou à la sphère de l'expertise. Mais est-on
vraiment certains de la pertinence théorique et pratique de cette
opposition ?
Ce que montre l'observation sociologique du lien entre l'homme et la
nature, c'est qu'entre le pôle de l'imaginaire et celui des lois, se
déploie un ensemble de médiations structurées par des discours, des
dispositifs, des organisations et des fonctionnements sociaux. Ce sont
ces médiations qui organisent la relations et la distance entre l'homme
et la nature. Il s'agit alors de les analyser et de les comprendre si
l'on veut poser les questions environnementales et agir sur les
problèmes écologiques.
Par ailleurs, n'aurait-on pas intérêt à considérer que la nature ne
constitue pas un simple arrière-plan sur lequel viendraient se projeter
les actions humaines, qu'il s'agisse de dégradations, de gestion du
patrimoine naturel ou de développement durable ? La nature a une
dynamique évolutive, de même que les territoires imposent leur
topographie : comment ces dimensions physiques contribuent-elles à la
structuration des sociétés humaines ? Symétriquement, comment l'homme
impose-t-il son action et ses institutions à la nature qu'il travaille,
qu'il gère, et qu'il transforme ? A partir de ce type de questions,
c'est donc un ensemble complexe d'actions et d'institutions humaines, de
résistances et d'évolutions naturelles, et de rétroactions entre tous
ces aspects, dont il faudrait tenir compte pour mieux comprendre la
construction du lien entre l'homme et la nature.
Les réflexions sur les relations entre l'homme et la nature, ainsi que
celles sur les problèmes environnementaux, occupent le monde
universitaire (biologistes, chercheurs en sciences sociales), la sphère
de l'expertise (gestionnaires du patrimoine naturel, consultants, ONG,
etc.) ainsi que les militants écologistes ou encore les élus. Il existe
cependant peu d'espaces de rencontre entre ces acteurs qui permettraient
de partager des interrogations communes, en dehors des situations
conflictuelles qui les mobilisent - et les opposent parfois - autour de
revendications ou d'actions collectives. C'est pourquoi cette journée
d'étude commune est proposée de manière à tester l'intérêt et la
pertinence d'un tel espace d'intercompréhension.
Interactions Homme - Nature.
Entre imaginaire romantique et gestion politique de la nature
Programme
Vendredi 23 avril 2010, à l'ENS Lyon (15 parvis René Descartes, Mo Debourg.
Salle F08) :
9h00-9h30 : accueil, croissants et table de presse tenue par la
librairie A plus d'un Titre et la Maison de l'écologie
9h30-10h00 : Présentations de cadrage : Mimmo Pucciarelli (Cedrats) et
Igor Babou (ENS Lyon)
10h00-12h30 : Dynamiques de la nature et interventions humaines
- Adel Selmi (Socio-anthropologue, UR SenS (Sciences en Sociétés), INRA)
: " Pouvoirs et savoirs en jeu dans les dispositifs de gestion de la
diversité biologique "
- Igor Babou (Maître de conférences, ENS Lyon) " Rencontres et
médiations. Entre dynamiques d'espèces animales et dynamiques sociales
dans un parc du patrimoine mondial "
14h00-16h30 : Pratiques de résistance et nature
- Olivier Bidaut (Compostier/Trois petits pois) : " La société civile
dans la relocalisation de la nature "
- Gilles Clément (Ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier,
enseignant à l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage à Versailles) :
"Les jardins de résistance"
16h30-17h00 : pause
17h00-18h30 : Gestion scientifique et politique de la nature
- Clémence Emprin (doctorante, ENS Lyon) et Ruppert Vimal (doctorant,
Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive) : " "Biodiversité" et
"Trame verte et bleue" : objets scientifiques de négociation pour
l'action ? "
Samedi 24 avril, au Cedrats (27 montée Saint-Sébastien, Mo Croix-Paquet) :
9h30-12h30 : Les imaginaires sociaux de l'écologie
- Mimmo Pucciarelli (Sociologue, responsable du Cedrats) : " Les
imaginaires militants "
- Joëlle Le Marec (Professeur des universités, ENS Lyon) " La perception
académique et politique de la conscience environnementale "
- Jean Paul Bozonnet (Maître de conférences, IEP Grenoble) : "
L'écocentrisme : un récit postmoderne contre les institutions "
14h00-17h00 : Savoirs militants et savoirs savants
- Frédéric Jacquemart (Frapna) : " Changer de paradigme "
- Jean Claude Chenu (Frapna/MRE) : " Opposition radicale ou
participation raisonnée "
- André Micoud (directeur de recherche honoraire du CNRS, chercheur
associé à Modys) : " Essai pour comprendre la spécificité des
mobilisations écologiques et/ou environnementales "
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