Samedi 11 décembre 2010, il est plus de deux heures du matin, et nous sommes encore au sein du Moon Palace, le lieu d’accueil des négociations, de cette 16e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques ici à Cancún, essayant de trouver de meilleures solutions pour le climat mondial après l’échec de Copenhague en 2009. Puis, contre toute attente, un nouveau succès dans les négociations climat s'annonce à l'horizon, et finalement, un accord presque unanime et relativement ambitieux a été conclu. La conférence de Cancún a atteint son objectif, celui de satisfaire les délégations de négociateurs par l’adoption d’une série de décisions plus améliorées contrairement à celles de l'an dernier, qui ont fâchées la communauté internationale, notamment la société civile.
Après deux semaines de négociations souvent tendues, plusieurs fois bloquées, ce succès permet de créer la base d’un meilleur départ dans la lutte contre les changements climatiques, et en même temps de sauver le processus onusien qui subissait des reproches. Un seul pays, la Bolivie, s’est opposé au document final. Cancún est un succès avec deux avancées notables. D’une part la mise en place d’un fonds vert de 100 milliards de dollars par an qui débutera en 2020 et d’autre part la reconnaissance du mécanisme REDD+ de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation et à la dégradation des forêts.
Mais d’autres changements majeurs sont aussi à relever. Il s’agit de transformations observées dans les relations internationales. On a vécu une sorte d'émergence d'une diplomatie du Sud avec surtout les talents diplomatiques du Mexique qui ont été nécessaires à l’aboutissement de cet accord, et cela de manière exemplaire et transparente. Il faut saluer ici le leadership de Patricia Espinosa, la Ministre mexicaine des relations internationales qui a su mené les groupes de négociateurs vers une entente. Toutefois, aucun objectif chiffré n'a été fixé. Et il faudra encore attendre la 17e Conférence à Durban, en Afrique du Sud, pour ré essayer et entrevoir aussi une seconde période pour le Protocole de Kyoto, qui lui aussi s’est vu donner une autre chance après le refus dès les premiers jours de la rencontre de le faire par le Japon. Ce qui a scandalisé bon nombre d'organisations aussi bien au sein des gouvernements qu'au sein de la société civile, il faut le dire.
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